Un promoteur immobilier continue ses travaux de transformation de l’ancien golf de La Prairie en quartier résidentiel, cette semaine, malgré l’ordre d’arrêter le chantier lancé par l’hôtel de ville.

L’entreprise La Prairie sur le parc inc. ne reconnaît pas la validité des décisions de la municipalité et accumule les constats d’infraction, au grand dam du maire Frédéric Galantai. Les ouvriers continuent à s’activer sur le terrain, comme le montrent les images captées par La Presse.

« Les avis de non-conformité ont été émis, donc oui, les travaux devraient cesser jusqu’à ce que le promoteur dépose une [nouvelle] demande de permis conforme », a fait valoir M. Galantai, mardi, en entrevue téléphonique. « Chaque jour qu’on constate que le promoteur est en infraction, chaque jour on va remettre des constats d’infraction. » Chaque constat est assorti d’une amende de 500 $.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vue de l’ancien golf de La Prairie, qui sera transformé en quartier résidentiel

Au cœur du problème : les promoteurs immobiliers – qui veulent y bâtir quelque 2200 maisons – auraient abattu « beaucoup plus » que les 203 arbres prévus au permis municipal, selon La Prairie. D’où la décision, annoncée la semaine dernière par La Prairie, de retirer cette autorisation. « Je suis indigné de voir qu’il y a des coupes d’arbres excédentaires sur le site », a dénoncé le maire Frédéric Galantai.

Arguments « mensongers et diffamatoires », dit le promoteur

Stéphane Gariépy est à la tête de La Prairie sur le parc inc. La semaine dernière, il avait confirmé qu’il était possible qu’un nombre trop élevé d’arbres ait été abattu sur le terrain, notamment pour laisser passer de la machinerie servant à combler les bassins qui agrémentaient le terrain de golf.

Mercredi, l’homme d’affaires n’a pas voulu commenter le dossier. Il a fait parvenir à La Presse une copie d’une lettre envoyée à l’hôtel de ville de La Prairie deux jours auparavant.

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Chantier de l’ancien golf de La Prairie, lundi

« Les travaux qui sont présentement exécutés sur le terrain respectent rigoureusement les modalités du certificat d’autorisation [le permis] émis par la ville », y écrit M. Gariépy. Il qualifie de « mensongers et diffamatoires » les arguments de la Ville.

Selon lui, « une très grande proportion des arbres coupés sont des frênes, une espèce souvent affectée par l’agrile du frêne ». Mais même si la Ville estimait que les limites de son permis avaient été excédées, elle n’a « aucun pouvoir de révocation d’un certificat dûment émis », fait valoir M. Gariépy.

Ces arguments ne convainquent pas le maire Frédéric Galantai. Il a toutefois confirmé que La Prairie ne demandait pas – pour l’instant – aux tribunaux de faire cesser les travaux au moyen d’une demande d’injonction. « Pour le moment, non. On en est à remettre des constats d’infraction quotidiens », a-t-il dit.

Le projet de réaménagement du golf de La Prairie fait l’objet de débats depuis de nombreuses années à La Prairie. Jusqu’à la semaine dernière, la Ville avait autorisé la réalisation de travaux préparatoires sur le terrain, tout en réservant son approbation finale pour la construction d’habitations.