Les maires du Grand Montréal ont appuyé jeudi la mairesse Valérie Plante dans sa lutte contre la distribution à grande échelle du Publisac dans la métropole.

Le conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demande à Ottawa d’« imposer un moratoire sur la distribution d’articles publicitaires non sollicités par Postes Canada », selon le texte de la motion adoptée jeudi matin.

Plus tôt cette année, Montréal a interdit la distribution de publicités non sollicitées sur son territoire, expliquant que l’impact sur l’environnement d’une telle pratique était trop important. Mais Transcontinental, l’entreprise qui commercialise le Publisac, s’est tournée vers Postes Canada pour le distribuer. Comme il s’agit d’une société fédérale, elle est à l’abri de la réglementation municipale.

Lundi, le conseil municipal de Montréal a unanimement appuyé la mairesse dans son appel à l’action à l’endroit de Postes Canada et d’Ottawa.

Jeudi, c’était au tour de la CMM de faire de même. Elle « évalue que les imprimés publicitaires distribués à une seule adresse pendant un an totalisent 26 kilos de matières résiduelles que doivent gérer les municipalités ». Pour Montréal, on parle de 17 000 tonnes de papier et de plastique par année, soit 11 % du contenu des bacs verts.

« À l’heure où toute la population et toutes les organisations doivent réduire leur empreinte écologique, je trouve inconcevable qu’une société publique fasse fi de la compétence des municipalités et contribue à perpétuer ce gaspillage », a affirmé Mme Plante, présidente de la CMM, dans un communiqué. « Ottawa doit intervenir pour faire respecter la volonté des municipalités et de leurs citoyens et citoyennes. »

Pas de nouveaux commentaires d’Ottawa

Le gouvernement fédéral n’a pas commenté cette nouvelle escalade de tension dans le dossier du Publisac.

Mercredi, Ottawa soufflait le chaud et le froid. « On comprend les enjeux », assurait-on au cabinet de la ministre responsable de Postes Canada, Helena Jaczek. « Nos équipes vont travailler avec Postes Canada pour trouver une solution à ce problème-là, mais on va aussi continuer à livrer les services sur lesquels les Canadiens comptent. »

Postes Canada, de son côté, campait sur ses positions : « en tant que fournisseur national de services postaux », elle est « tenue de livrer tout le courrier qui est correctement préparé et payé, y compris le publipostage ». La société fédérale ajoute toutefois « comprendre » la position de Montréal.