Les aînés qui veulent se déplacer à pied pour aller à l’épicerie ou la pharmacie et les familles qui veulent rejoindre l’école ou la garderie à pied ou à vélo sont au cœur des objectifs du nouveau plan d’action Vision Zéro 2022-2024 de la Ville de Montréal annoncé mercredi.

« Quarante mille élèves à Montréal ont vu leur parcours vers l’école bonifié depuis 2020, a dit Marianne Giguère, la conseillère associée à la mobilité active. Cet automne, on élargit le programme afin de sécuriser les autres endroits très fréquentés par les piétons aînés, comme les résidences pour aînés, les épiceries, les pharmacies, les centres de loisirs. »

Du côté des enfants, des projets de sécurisation seront effectués près des garderies, CPE et terrains de jeux. « On veut favoriser la paix d’esprit des enfants et de ceux qui les accompagnent, comme des parents ou des éducatrices », a dit Mme Giguère.

Concrètement, la Ville acceptera de financer les aménagements demandés par les 19 arrondissements dans le but de favoriser la sécurité et le partage équitable de la route, et de mettre à niveau des intersections qui souvent sont des legs d’une époque où la sécurité des usagers de la route les plus vulnérables était peu prise en compte.

La question des virages à gauche effectués par les automobilistes augmente le danger sur la voie publique, et fera partie des préoccupations lors des interventions liées à l’apaisement, a-t-elle ajouté. « On veut diminuer au maximum les risques de collision. »

C’est une enveloppe de 15 millions de dollars par année qui sera consacrée à ce programme, une hausse de 5 millions de dollars par rapport au budget des années précédentes. L’approche Vision Zéro vise le zéro mort et blessé grave sur les routes de Montréal d’ici 2040.

La Ville a fait l’annonce de ce programme mercredi matin devant l’École primaire Armand-Lavergne, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, un établissement qui a récemment été sécurisé avec l’ajout d’un trottoir élargi, de dos d’âne et d’une piste cyclable.

Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement, a signalé que cette reconfiguration a beaucoup fait diminuer les comportements dangereux comme les virages en « U » devant l’école.

« Le nombre d’enfants que l’on voit arriver à pied, à vélo et en trottinette est immense maintenant, et avant il n’y en avait presque pas. Ce n’est pas parfait, il y a du travail de sensibilisation à faire, mais c’est une grande amélioration », a dit M. Lessard-Blais.

La directrice générale de Piétons Québec, Sandrine Cabana-Degani, s’est réjouie de cette annonce.

« Le plan mise sur des solutions pour améliorer la sécurité des piétons. Chaque année, les piétons représentent la plus grande part des usagers de la route blessés gravement et mortellement à Montréal. »

La directrice des programmes de Vélo Québec, Magali Bebronne, note que le manque d’infrastructure près des parcs et des écoles freine les déplacements à vélo, surtout ceux des enfants.

« Quand on demande aux parents pourquoi ils ne laissent pas leurs enfants aller à l’école à vélo, ils répondent que c’est parce qu’ils ne font pas confiance aux comportements des autres usagers de la route », dit-elle.

Les aménagements doivent répondre aux besoins de tous les cyclistes, les plus jeunes comme les plus âgés, note Mme Bebronne. « C’est comme ça qu’on va arriver à changer les modes de déplacement vers l’école. »

En savoir plus
  • 50 %
    Pourcentage des personnes de 65 ans et plus dans les décès piétons enregistrés à Montréal.
    Source : Ville de Montréal