Urgences-santé prévient que 24 ambulances manqueront à l’appel dans la nuit de samedi à dimanche à Montréal et à Laval. Les temps de réponse pour les interventions non urgentes pourraient en souffrir alors que 53 véhicules doivent normalement couvrir ce territoire la nuit.

Le nombre d’absents a été revu à la hausse en soirée samedi après un bilan initial de 20 ambulances manquantes.

« Un niveau aussi élevé, c’est exceptionnel », dit Jean-Pierre Rouleau, porte-parole d’Urgences-santé. « Par contre, on doit, depuis plusieurs mois, conjuguer avec un manque d’effectifs. » La Presse avait d’ailleurs écrit au sujet de cette pénurie en février.

Le fait qu’il manque autant de personnel la nuit peut forcer Urgences-santé à prioriser les appels urgents au détriment de ceux pour lesquels il ne semble pas y avoir de danger imminent pour la vie.

M. Rouleau assure cependant que les mesures en place n’affectent pas les appels urgents. Il invite les autres patients à se tourner d’abord vers le 811 pour obtenir des conseils médicaux avant d’appeler les services d’urgence, qui pourraient mettre du temps à arriver.

Dans la nuit de vendredi à samedi, ce sont 21 ambulances qui n’ont pas pu être mises à contribution, indique l’entreprise de services préhospitaliers. La situation critique a d’abord été exposée sur Twitter par le journaliste de The Rover Hal Newman.

M. Rouleau précise que pour les quarts de travail de jour et de soir, suffisamment de techniciens ambulanciers paramédicaux sont disponibles pour combler les besoins.

Pour Urgences-santé comme bien d’autres entreprises, la pénurie de main-d’œuvre est en cause, selon le porte-parole. Et elle ne semble pas en voie de se résorber.

« Notre objectif cette année c’est d’engager plus de 100 paramédicaux, mais je ne crois pas que ça va être atteignable parce qu’il y a une pénurie de gens qui sortent de l’école », soupire-t-il.

Déjà en 2019, La Presse révélait que le Québec pourrait vivre une importante pénurie de techniciens ambulanciers paramédicaux dès 2022 si rien n’était fait pour corriger le tir.

Questionné à savoir si des mesures allaient être prises pour pallier ce manque de personnel, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) n’avait pas donné suite aux demandes de La Presse au moment de publier ce texte.