L’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) recommande d’aller de l’avant avec le réaménagement du site de l’ancien hôpital Royal Victoria par l’Université McGill, mais émet des réserves notamment au sujet de l’ajout d’une aile au pavillon des Femmes, et suggère d’intégrer au parc du Mont-Royal les espaces boisés et les espaces verts situés au nord du site.

Sur les revendications autochtones relativement à la cession du site, l’OCPM souligne que « la possible présence de sépultures anciennes ou plus récentes devrait être traitée avec déférence ».

Voici ce qui ressort du rapport de l’OCPM, dévoilé mardi matin à la suite des consultations menées par l’organisme au cours de l’automne 2021.

Depuis le déménagement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en 2015 vers un autre lieu, l’Université McGill travaille à un projet de 700 millions appelé le « Nouveau Vic » pour faire de l’ancien hôpital un lieu consacré à la recherche sociale et environnementale.

Le terrain de 14 hectares, situé sur le flanc du mont Royal, inclut 17 pavillons. La parcelle qui pourrait être donnée à McGill par le gouvernement du Québec représente environ 15 % du site.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DES INFRASTRUCTURES

Bâtiments de l’ancien hôpital

Le projet de l’Université McGill vise six bâtiments de l’ancien complexe hospitalier. De ce nombre, trois seront restaurés, les autres seront démolis parce qu’ils sont trop vétustes pour être réhabilités.

Plus de 3000 personnes pourraient travailler et étudier dans cet espace, qui devrait être achevé en 2028. La salle où se trouvaient des rangées de lits serait reconvertie en espace d’étude. Le stationnement devant l’entrée serait remplacé par un grand espace vert. Des toits verts, des espaces communs et des puits de lumière sont prévus.

Requête d’un groupe autochtone

En mars dernier, le groupe Mohawk Mothers a déposé une requête en Cour supérieure du Québec pour faire cesser les travaux de réaménagement de l’ex-hôpital, tant que le site n’aura pas fait l’objet de fouilles archéologiques minutieuses. Le groupe soupçonne la présence de sépultures anonymes dans le secteur de l’institut psychiatrique Allan Memorial, où des expériences médicales tenues secrètes et « financées par la CIA » ont été menées dans les années 1950 et 1960.

Questionnée en marge d’une conférence de presse mardi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a souligné que la Ville accueillait favorablement les recommandations de l’OCPM.

« On a déjà indiqué notre intention de procéder avec beaucoup d’humanisme, a-t-elle dit. Il faut faire les choses de la bonne façon, pour s’assurer de ce qui s’est passé sur le site, de ce qu’il y a sur le site et pour pouvoir aller de l’avant. On veut que ce projet voie le jour et on veut qu’il soit exemplaire. »

Le groupe les Amis de la montagne s’est de son côté montré satisfait de voir que le site ne sera pas vendu à des intérêts privés.

« C’est important de garder les milieux naturels dans le domaine public pour que l’ensemble de la population puisse en profiter », commente Maryline Charbonneau, porte-parole de l’organisme.