Quel devrait être le profil du prochain chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ? Les Montréalais pourront donner leur avis à ce sujet, puisque la mairesse Valérie Plante annonce que le processus de sélection fera l’objet d’une consultation publique.

Une telle consultation « permettra de refléter les aspirations de la population, des groupes communautaires, des membres du SPVM et des jeunes dans le processus de sélection de la direction du SPVM », a déclaré la mairesse Plante dans un communiqué, mardi matin. « Alors que nous sommes en train de bâtir un modèle montréalais de sécurité urbaine, nous saisissons l’occasion d’impliquer la population dans un choix important qui concerne le quotidien de toutes les Montréalaises et de tous les Montréalais. »

L’ancien chef de police, Sylvain Caron, est parti à la retraite le 11 avril. Il avait annoncé sa décision en décembre dernier. Les démarches entreprises pour son remplacement ont été mises sur pause, le temps d’organiser les consultations.

Le comité exécutif et la commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal ont recommandé au gouvernement du Québec la candidature de Sophie Roy à titre de directrice par intérim du SPVM. Cette proposition doit maintenant être entérinée par Québec.

Selon la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, les consultations auront lieu à l’automne et un nouveau chef de police devrait être choisi avant la fin de 2022.

En conférence de presse, Mme Ollivier a souligné que les groupes et les personnes intéressés pourront se prononcer au sujet du profil du candidat recherché pour occuper ce poste névralgique, et non sur une personne en particulier.

« On ne consulte pas sur la personne, on consulte sur les critères, sur la vision, sur les qualités qui sont recherchés, et ensuite il appartiendra au comité de sélection de faire d’adéquation entre ces critères et les candidatures que nous aurons reçues », explique-t-elle.

Le mois dernier, la Ville de Montréal a tenu un forum pour la lutte contre la violence armée. Ce forum « nous a rappelé que la concertation est un ingrédient essentiel aux stratégies de sécurité publique. Comme administration, nous avons la responsabilité d’impliquer la population dans les choix importants qui la concernent », a noté Mme Ollivier.

« Nous voulons que notre service de police soit dirigé par quelqu’un qui sera au diapason de la population montréalaise, de ses aspirations, et qui correspondra à sa vision de la sécurité publique dans les prochaines années », a-t-elle ajouté.

Selon l’opposition à l’hôtel de ville, l’annonce de consultations publiques n’est qu’une opération de « relations publiques » de la part de l’administration Plante, qui retarde inutilement le processus.

Selon Abdelhaq Sari, porte-parole d’Ensemble Montréal en matière de sécurité publique, les consultations publiques devraient porter sur les candidats eux-mêmes, leurs plans et leur vision pour le service de police.

« On vient clairement dire que la société civile n’aura pas un mot à dire là-dessus, sur le choix de la personne », déplore M. Sari.

Il rappelle que l’opposition a demandé la nomination de deux citoyens pour représenter la population au sein de la Commission de la sécurité publique, pour qu’ils puissent participer au processus de sélection du prochain chef de police.