(Toronto) Une nouvelle étude suggère que les changements climatiques d’origine humaine sont derrière une forte diminution du manteau neigeux printanier dans de grandes zones de l’hémisphère Nord, y compris une partie de l’Ontario et du Québec.

L’étude publiée dans la revue Nature fait abstraction des mesures et des modèles isolés pour découvrir que les changements climatiques ont modifié le manteau neigeux printanier dans 31 principaux bassins fluviaux de l’hémisphère Nord, y compris le Saint-Laurent et les Grands Lacs.

Les chercheurs du Dartmouth College au New Hampshire affirment que même si les observations dans le Saint-Laurent avaient précédemment suggéré que les tendances du manteau neigeux étaient faibles et insignifiantes, leur étude indique que le changement climatique anthropocentrique était responsable d’une baisse de 7 % de l’accumulation de neige en mars par décennie sur 40 ans.

Alex Gottlieb, étudiant au doctorat, explique que lui et son co-auteur sont arrivés à ces résultats après avoir comparé plusieurs ensembles de données majeurs. Ils ont identifié avec certitude les tendances du manteau neigeux, puis comparé ces tendances à des modèles climatiques simulant les niveaux du manteau neigeux en l’absence d’émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

Selon M. Gottlieb, malgré certaines incohérences entre les différents ensembles de données, il apparaît clairement que la tendance à long terme du manteau neigeux pour certains grands bassins « ne correspond vraiment qu’à un monde dans lequel nous avons émis autant de gaz à effet de serre que nous l’avons fait ».

D’après un éminent spécialiste canadien des ressources en eau et des changements climatiques, John Pomeroy, qui n’a pas participé à l’étude, le Canada constate déjà les effets de la diminution de l’accumulation de neige au printemps sous la forme de sécheresses et d’incendies de forêt.