Quelques milliers de personnes ont manifesté pour la justice climatique et sociale samedi à Montréal, à l’occasion de la traditionnelle marche du Jour de la Terre.

« Ici, maintenant, pour nos enfants ! » et « Le gaz, le pétrole, on en a ras le bol ! », ont-elles scandé au son des tambours.

Le cortège s’est mis en branle en début d’après-midi devant le monument à George-Étienne Cartier, situé sur le flanc du mont Royal. Sous un ciel nuageux, des manifestants de tous âges ont réclamé la sortie des énergies fossiles pour ralentir le réchauffement climatique.

« C’est très lourd de se dire qu’on n’a pas d’avenir. J’ai 18 ans et j’ai l’impression que je n’ai pas d’avenir », laisse tomber Marielle Lauzon-Poirier, qui souffre d’écoanxiété.

  • Le cortège s’est mis en branle en début d’après-midi devant le monument à George-Étienne Cartier.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    Le cortège s’est mis en branle en début d’après-midi devant le monument à George-Étienne Cartier.

  • Marielle Lauzon-Poirier est allée à la marche avec son chien.

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    Marielle Lauzon-Poirier est allée à la marche avec son chien.

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Les jeunes vivent sous le spectre de l’urgence climatique sans réel pouvoir politique, déplore-t-elle. « Je viens juste d’avoir mon droit de vote, mais c’est maintenant que ça se passe », soutient-elle.

Mais ces grands rassemblements lui remontent le moral.

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L’étudiante Marielle Lauzon-Poirier

C’est une bouffée d’air de se dire qu’on n’est pas seul. D’autres gens y croient, d’autres gens veulent se battre et sont prêts à tout faire pour qu’il y ait un changement.

Marielle Lauzon-Poirier, étudiante

Plus de 170 organisations environnementales, étudiantes, syndicales et communautaires se sont unies à l’occasion de manifestations un peu partout au Québec.

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Quelques milliers personnes ont souligné le Jour de la Terre à Québec, selon les organisateurs.

« Il faut sortir aujourd’hui des énergies fossiles. Plus vite on s’active, le plus de vies humaines on peut sauver », a martelé Sandrine Giérula, de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social.

Après avoir remonté l’avenue du Parc, le cortège a tourné à droite sur l’avenue Laurier avant de rejoindre le boulevard Saint-Laurent.

La manifestation s’est déroulée dans une ambiance somme toute festive avant qu’un débordement n’oblige l’intervention des policiers, en fin d’après-midi. Des manifestants ont allumé un feu avec des palettes de bois au milieu du boulevard Saint-Laurent, près du viaduc Van Horne.

Le Service de police de la Ville de Montréal a procédé à deux arrestations, l’une pour méfait et l’autre pour voie de fait contre un policier.

« Une victoire de la mobilisation citoyenne »

Quelques élus politiques se sont joints à la marche, dont les co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé.

Pour la formation politique de gauche, le recul du gouvernement de François Legault sur le projet de troisième lien est « une victoire de la mobilisation citoyenne au Québec ».

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Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a marché aux côtés des manifestants, samedi, à Montréal.

C’est une méchante dose d’espoir pour tous les gens qui ont manifesté le Jour de la Terre dans les dernières années et qui disaient que des projets d’autoroute en dessous d’un fleuve au XXIsiècle, ça n’a juste pas d’allure.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire, à propos du projet de troisième lien

Selon les organisateurs de la marche, la transition écologique va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales.

« On ne peut pas demander à une personne qui vit de l’aide sociale de faire des sacrifices ou de se responsabiliser individuellement quand les grandes entreprises font des profits records et rejettent dans l’atmosphère des tonnes de GES », s’est indignée Valérie Lépine, du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec.

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Valérie Lépine, du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, et Sandrine Giérula, de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (à droite)

Ainsi, les organisations revendiquent un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux en taxant davantage la richesse.

« Les gens qui contribuent le plus à la crise climatique devraient être ceux qui font le plus d’efforts et qu’on responsabilise davantage », a souligné Mme Lépine.

Des manifestations se sont également déroulées à Québec, à Trois-Rivières, à Sherbrooke, à Chicoutimi, à Joliette, à Rouyn-Noranda et à Baie-Comeau.