(Londres) Le groupe écologiste Extinction Rebellion (XR) a lancé vendredi quatre jours d’action à Londres, inaugurant une méthode nettement moins perturbatrice et plus rassembleuse que les blocages massifs qui ont été sa marque de fabrique.

« Il s’agit d’élargir l’invitation pour rassembler beaucoup plus de monde », a déclaré à l’AFP Clare Farrell, co-fondatrice de XR. « Pour beaucoup de gens, venir à une manifestation, à un rassemblement, est une première étape », a-t-elle poursuivi, ajoutant que le groupe continuerait les actions de « désobéissance civile non-violente » de manière ciblée.

Après avoir mené des blocages et des actions choc où des membres du groupe se sont juchés sur une rame de métro ou sur un avion, Extinction Rebellion a annoncé le 1er janvier la suspension au Royaume-Uni des opérations spectaculaires qui l’ont fait connaître depuis sa fondation en 2018, préférant mobiliser pour une grande manifestation contre l’inaction du gouvernement.

Le groupe espérait alors réunir 100 000 personnes aux abords du Parlement. Il a dénombré 30 000 inscrits et, selon un porte-parole, espère rassembler 40 à 50 000 personnes pendant le week-end, durant lequel se tient aussi le marathon de Londres.  

Des discussions ont eu lieu avec les organisateurs de la course pour réduire les perturbations.

Parmi les centaines voire milliers de manifestants vendredi dans le centre de Londres, où diverses organisations écologistes ont installé des kiosques dans une ambiance familiale, Julia Hailes, est militante écologiste depuis 35 ans.

« Les gens ont à présent conscience […] que l’on fait face à un avenir dévastateur, et qu’il y a une fenêtre d’opportunité dont il faut faire quelque chose », a-t-elle déclaré à l’AFP, couronne de végétaux sur la tête.

« La terre est en train de mourir », « il faut qu’on arrête ça », a-t-elle insisté.

« Plus de gens doivent nous rejoindre et montrer qu’ils soutiennent ces actions », ajoute son fils, Connor Bryant, 28 ans.

« Plus les entreprises et les gouvernements attendront pour réagir, plus extrême sera la réponse », prévient-il. « C’est inévitable, plus on s’approche du feu, plus les gens vont paniquer et être prêts à prendre des actions plus drastiques. »

Lisa Milne, elle, aurait été inquiète de participer à une manifestation risquant des « frictions » avec le public. « Je me sens plus bien plus à l’aise de venir », a-t-elle déclaré à l’AFP, estimant qu’il y a « de la place » pour les deux types d’action.