Après avoir été l’un des pires élèves de la classe en matière de protection des milieux humides, Laval veut inverser la tendance. La Ville s’engage à créer ou à restaurer l’équivalent de 120 piscines olympiques au cours des 10 prochaines années.

La Ville de Laval a adopté mercredi son plan régional des milieux humides et hydriques dans lequel elle s’engage à créer ou à restaurer 15 hectares de milieux humides sur son territoire d’ici 2032. Le plan sera transmis au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), comme le prévoit la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques.

Laval a déjà repéré plusieurs sites pour des projets de création ou de restauration de milieux humides au cours des prochaines années, dont la berge de la plage des Îles, le Carré Laval et une section en amont du ruisseau la Pinière. La municipalité dit compter notamment sur le Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État pour financer ces projets.

Le fonds est constitué des sommes recueillies par le MELCC auprès de promoteurs qui versent une compensation financière lorsqu’ils sont autorisés à détruire des milieux humides.

Il a été mis en place en 2017 avec l’adoption de la nouvelle loi sur les milieux humides. Celle-ci vise à mettre fin à des décennies d’abus qui ont permis de détruire d’immenses superficies à l’échelle de la province, particulièrement dans le Grand Montréal.

Entre juin 2017 et juin 2021, Québec a ainsi autorisé la destruction de 11,9 km⁠2 de milieux humides en échange de compensations financières totalisant 74,9 millions de dollars. À Laval, pendant cette période, le MELCC a permis la destruction de 14,5 hectares en échange de 9,9 millions de dollars.

« Plan intelligent »

Laval a longtemps été un mauvais élève en matière de protection des milieux humides. Depuis 2004, l’équivalent d’un peu plus de 107 terrains de football a été détruit sur son territoire en raison de divers projets autorisés par le ministère de l’Environnement. La construction résidentielle et industrielle est à l’origine de plus de la moitié (56 %) de ces perturbations.

La tendance a cependant ralenti considérablement après 2014. La Ville anticipe tout de même des pertes totalisant une superficie de 10,9 hectares pour les 10 prochaines années, qui seraient néanmoins compensées par la création ou la restauration de 15 hectares de milieux humides d’ici 2032.

« Il s’agit d’un plan intelligent qui permettra de renforcer la biodiversité et de lutter contre les changements climatiques, en plus d’améliorer la connectivité de nos milieux naturels et de rehausser la qualité de nos rives », a déclaré le maire de Laval, Stéphane Boyer.

« Nous sommes satisfaits que la Ville [de Laval] se soit prêtée à la rédaction de ce plan dans le temps imparti par le MELCC et en s’appuyant sur l’expertise des organismes environnementaux lavallois pour sa conception », a réagi Elodie Morandini, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Laval.

En savoir plus
  • 1696 hectares
    Superficie des milieux humides qu’on retrouve aujourd’hui à Laval
    Source : Ville de Laval
  • 1238 hectares
    Superficie totale des milieux humides d’intérêt désignés par la Ville dans son plan régional des milieux humides et hydriques
    Source : Ville de Laval