Il y a du bon, beaucoup de bon, dans le Plan de réduction des émissions pour 2030 du gouvernement Trudeau, disent les groupes environnementaux et même certains partis de l’opposition. Mais si bonnes soient-elles, les mesures proposées ne sont pas suffisantes pour contrer la crise climatique, disent-ils. Aperçu.

(Re)lisez « Émissions de GES du Canada : Un plan de réduction de 9 milliards »

Réactions de l’industrie

Le nouveau plan de réduction des émissions du gouvernement fédéral reconnaît que la demande mondiale pour le gaz naturel et le pétrole va se poursuivre durant encore des décennies et que le Canada a un rôle à jouer pour fournir des énergies à faibles émissions.

Terry Abel, vice-président directeur de l’Association canadienne des producteurs pétroliers

Ce plan donne une plus grande certitude aux entreprises pour le reste de la décennie, tout en fournissant plus de détails sur les mesures que le Canada déploiera pour rapprocher le pays de la carboneutralité. Notre industrie continuera de prêcher par l’exemple pour atteindre cet objectif ambitieux.

Catherine Cobden, présidente-directrice générale de l’Association canadienne des producteurs d’acier

Réactions de groupes environnementaux

Ce plan a de meilleures chances de succès que tous les plans climatiques canadiens qui l’ont précédé. Les projections d’émissions secteur par secteur liées à des mesures spécifiques permettent la reddition de comptes qui aidera le Canada à rester sur la bonne voie.

Sabaa Khan, directrice générale de la Fondation David Suzuki pour le Québec et l’Atlantique

On a envie de dire ‟enfin”, parce que c’est la première fois qu’on a entre les mains une stratégie aussi détaillée pour atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. Par contre, si on veut limiter la hausse des températures à 1,5 ℃ et atteindre la carboneutralité d’ici 2050, la prochaine étape consiste maintenant à rehausser la cible actuelle.

Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre

C’était quitte ou double, et le ministre a dit double. Ottawa vient d’investir massivement dans notre meilleure alliée : la nature. Les solutions nature pour le climat ont un potentiel de contribution à l’atteinte des objectifs de réduction de GES dont on ne peut pas se passer en contexte d’urgence climatique.

Diego Creimer, responsable du programme Solutions nature pour le climat à la Société pour la nature et les parcs (SNAP), section Québec

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

Nous nous réjouissons des investissements additionnels annoncés qui permettront de doubler les montants disponibles dans le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature afin de soutenir des projets visant à conserver, restaurer et améliorer les écosystèmes pour capter le carbone et protéger nos milieux de vie face aux inondations et aux canicules.

Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

Le Plan de réduction des émissions pour 2030 offre plus de détails et de transparence que tout autre plan climatique canadien à ce jour, mais ne parvient pas à saisir l’urgence du moment. Les mesures prévues dans ce plan ne permettent de réduire les émissions que de 40 %, soit la limite inférieure de la fourchette à laquelle le gouvernement s’est engagé.

Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales du Réseau action climat Canada

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie de Greenpeace Canada

Pour la première fois, un plan climatique canadien prévoit que le secteur pétrolier et gazier réduise significativement ses émissions. Toutefois, les exigences envers l’industrie pétrolière et gazière sont insuffisantes et le plan est trop axé sur le financement public de solutions technologiques risquées plutôt que sur la transition vers les énergies propres.

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie de Greenpeace Canada

Réactions politiques

Si le passé est garant de l’avenir avec ces libéraux, je ne crois pas que ces nouvelles cibles sont atteignables et que ce gouvernement-là va réussir à les atteindre.

Luc Berthold, chef adjoint du Parti conservateur du Canada

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique

Le plan proposé par le gouvernement pour réduire les émissions est tellement décevant. C’est un plan qui n’inclut pas l’élimination des subventions pétrolières. C’est un plan qui continue de donner plus d’argent aux entreprises pétrolières et de leur donner un passe-droit.

Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique

Il y a des mesures concrètes dans ce plan, mais l’addition de toutes ces mesures ne permettra jamais d’atteindre quelque cible que ce soit. D’ailleurs, on rappellera que le Canada n’a jamais atteint ses cibles de réduction.

Monique Pauzé, députée du Bloc québécois, porte-parole en matière d’environnement

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Elizabeth May, députée et ex-chef du Parti vert

Le gouvernement n’a pas encore compris qu’il s’agit d’une urgence. Même si le plan est plein de bonnes mesures qui me plaisent, ça ne vaut rien si elles ne nous permettent pas d’avoir un climat dans lequel on peut survivre.

Elizabeth May, députée et ex-chef du Parti vert