Les impacts de la crise climatique en Amérique du Nord « devraient s’intensifier rapidement d’ici le milieu du siècle », prévient le rapport du GIEC, qui donne un aperçu des menaces qui pèsent sur le Canada.

Incendies de forêt

L’importance des incendies de forêt a déjà augmenté et continuera de le faire sous l’influence des changements climatiques, dans les prochaines décennies, en raison de l’allongement des saisons des incendies, des températures plus chaudes et de l’augmentation de la fréquence de la foudre, prévient le rapport. Les coûts de la lutte contre ces incendies devraient ainsi doubler pour atteindre 1 milliard de dollars annuellement au Canada seulement, selon une étude de 2016, une somme à débourser qui deviendra récurrente.

Hausse du niveau de la mer

La côte atlantique du Canada est particulièrement vulnérable à la hausse du niveau de la mer, où la fréquence et l’amplitude des « niveaux d’eau extrêmes » sont appelées à augmenter, explique le rapport. La communauté micmaque de Lennox Island, à l’Île-du-Prince-Édouard, prépare d’ailleurs son déménagement en raison de la menace. L’augmentation des précipitations, qui pourrait atteindre 20 % si les émissions de gaz à effet de serre (GES) se poursuivent, contribuera par ailleurs à l’augmentation et à l’aggravation des inondations, notamment dans le nord du pays.

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Île-du-Prince-Édouard

Dégel du pergélisol

Routes, pistes d’atterrissage, édifices, oléoducs et autres infrastructures dans le nord du pays subiront des dommages en raison du dégel du pergélisol. « Les routes de glace sont devenues moins sécuritaires en raison du réchauffement de la température », souligne le rapport. Le dégel du pergélisol a également déjà entraîné des interruptions de services dans des écoles, des aéroports et dans des réseaux d’aqueduc et d’égout de communautés du Yukon et du Nunavut.

Baisse de la production alimentaire

Les captures de crabe des neiges pourraient chuter de 16 % et celles de homard de 42 à 54 %, selon des études citées dans le rapport, qui prévient que l’acidification des océans provoquée par le réchauffement planétaire portera atteinte à d’autres ressources halieutiques, comme la morue du Pacifique et le flétan de l’Atlantique. Au sol, certaines cultures pourraient aussi écoper en raison de l’augmentation des épisodes de sécheresse et de pluies abondantes, ainsi que de la multiplication des maladies et des prédateurs.

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Pêche aux homards, aux Îles-de-la-Madeleine

Les Premières Nations vulnérables

Le dérèglement du climat affectera particulièrement les Premières Nations, au Canada comme partout dans le monde, notamment en matière de nutrition. La diminution des espèces traditionnellement pêchées par les communautés autochtones côtières de l’Ouest canadien entraînera une diminution de leur apport nutritionnel, et de façon plus marquée pour les hommes et les aînés, constate une étude citée dans le rapport. Leur remplacement par des aliments non traditionnels comme le thon en conserve ou le poulet ne compenserait pas cette perte.

Répercussions des impacts ailleurs dans le monde

Le Canada subira les contrecoups des effets des changements climatiques survenant ailleurs dans le monde, avertit le rapport. Les dommages causés à des infrastructures ou des productions alimentaires pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et déstabiliser l’économie, comme les inondations de 2011 en Thaïlande l’avaient fait en affectant la production de semi-conducteurs, ce qui avait propulsé à la hausse les prix de certains biens qui en contiennent. D’éventuelles pénuries pourraient affecter particulièrement les gens les plus pauvres et causer des tensions sociales.