(Calgary) Le Canada est en voie de réduire significativement son utilisation de combustibles fossiles d’ici 2050, même si la demande pour l’électricité progresse et que celle pour le pétrole brut continue d’exister.

Dans un nouveau rapport sur les perspectives à long terme de l’offre et de la demande d’énergie au pays, la Régie de l’énergie du Canada (REC) prévoit que l’utilisation de combustibles fossiles inaltérés (c’est-à-dire la combustion de combustibles fossiles sans capture et séquestration du carbone) diminuera de 62 % d’ici 2050.

Les prévisions suggèrent que les Canadiens utiliseront beaucoup moins d’essence et de diesel dans les années à venir, ce qui entraînera une baisse de 43 % de l’utilisation de produits pétroliers raffinés d’ici 2050.

La consommation d’électricité pourrait augmenter de 45 % à mesure que les Canadiens passeront aux véhicules électriques. Le rapport prévoit en outre que l’énergie éolienne et solaire à faible coût sera utilisée pour répondre à la hausse de la demande.

La croissance de la production canadienne de pétrole brut devrait culminer à 5,8 millions de barils par jour en 2032, puis diminuer lentement pour atteindre 4,8 millions de barils par jour en 2050, ce qui est légèrement en dessous des niveaux actuels.

Selon le rapport, cela est attribuable à la nature des installations de sables bitumineux canadiens, qui ont une longue durée de vie et de faibles coûts d’exploitation une fois leur construction achevée. Les projections de production suggèrent que le réseau pipelinier partant de l’Ouest canadien serait toujours utilisé presque au maximum de sa capacité jusqu’au milieu des années 2030.

Les prévisions s’appuient sur l’hypothèse que la cadence actuelle des efforts accrus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada et dans le monde se poursuivra.

La REC a également présenté des scénarios alternatifs, dont un qui examine la demande d’énergie dans un contexte où l’action climatique n’irait pas au-delà des politiques actuelles. Ce scénario du statu quo verrait la production de pétrole brut culminer à 6,7 millions de barils par jour en 2044.

L’organisme de réglementation de l’énergie du Canada a également examiné, pour la première fois, à quoi pourrait ressembler le système électrique du Canada dans un monde carboneutre. Dans ces scénarios, les émissions du secteur de l’électricité chutent considérablement, le stockage par batterie jouant un rôle important parallèlement à une immense croissance de l’éolien et du solaire.