(Calgary) Calgary est la plus récente ville canadienne à déclarer l’urgence climatique, mais certains craignaient lors d’un débat à ce sujet que cette décision puisse être considérée comme une attaque contre le secteur de l’énergie.

Par une marge de 13 contre 2, le conseil de ville a voté lundi pour accepter une recommandation de déclarer l’urgence climatique et de mettre à jour le plan environnemental de Calgary pour viser la carboneutralité d’ici 2050.

Le conseil a entendu pendant le débat que 517 municipalités au Canada et 2043 dans le monde ont déjà adopté des mesures similaires.

« Le coût de ne rien faire est très élevé et nous ne pouvons pas nous le permettre », a déclaré le conseiller Raj Dhaliwal, qui a présenté la motion.

« Nous voulons donner l’exemple et faire de Calgary un centre d’excellence mondial qui enverra ce grand message aux marchés financiers mondiaux. »

Le conseiller Gian-Carlo Carra croit que la Ville a fait un pas en avant important.

« Cela nous prépare vraiment pour une déclaration significative sur la façon dont la résilience climatique et la déclaration d’une urgence climatique sont essentielles pour notre ville, notre province, notre pays, le monde en ce moment. »

Mais le mot « urgence » a suscité l’inquiétude d’un certain nombre de conseillers, dont Sonya Sharp, qui souhaitait que la déclaration soit modifiée en un « appel à l’action, accélérant la stratégie de résilience climatique de Calgary ».

« L’urgence est un mot très lourd, et c’est très lourd pour nos citoyens en ce moment et ce n’est pas vraiment le mot dont nous devons nous préoccuper — ce sont plutôt les actions et les principes du plan », a-t-elle déclaré.

M. Carra croit de son côté que penser n’est pas suffisant.

« Les Calgariens sont connus pour être très en retard sur le reste du monde en matière de changements climatiques et je pense donc que ce que nous essayons de faire ici est de prendre de la vitesse et de ne pas rester derrière le peloton. »

La mairesse de Calgary Jioti Gondek et le reste du conseil ont rencontré plus tôt dans la journée des membres du secteur canadien de l’énergie qui s’étaient déjà engagés à la carboneutralité d’ici 2050.

Le conseiller Sean Chu s’est opposé à cette décision, affirmant que le secteur pétrolier et gazier de Calgary souffre déjà d’une urgence qui lui est propre.

« Il semble que beaucoup de gens veuillent fermer notre secteur de l’industrie pétrolière et gazière, mais combien seraient prêts à agir et à cesser d’utiliser du pétrole et du gaz dans notre environnement ? Il faut des actions — pas des mots », a déclaré M. Chu.

« Pourquoi Calgary, ou le Canada d’ailleurs, devrait-il soutenir le coût disproportionné de sauver le monde ? Nous ne représentons que 1,5 % des émissions de gaz à effet de serre. »