(Washington) Les autorités américaines ont déclaré mercredi 23 espèces définitivement éteintes, dont le pic à bec ivoire, autrefois un des oiseaux les plus majestueux d’Amérique, n’ayant plus été vues depuis 1944.

Parmi ces 23 espèces dont les scientifiques ont perdu espoir de revoir un spécimen vivant, se trouvent également un autre oiseau, la Paruline de Bachman, deux espèces de poissons d’eau douce, huit espèces de moules ou encore une plante.

Le Service fédéral de protection de la faune (Fish and Wildlife Service), « ont déterminé que ces espèces sont éteintes », ont-ils annoncé dans un communiqué. Le processus pour les retirer de la classification des espèces menacées a été lancé.

Ces extinctions soulignent comment l’activité humaine peut pousser des espèces au déclin et à l’extinction, en contribuant à la perte d’espace habitable, la surexploitation, et l’introduction d’espèces envahissantes et de maladies.

Extrait du communiqué du Service fédéral de protection de la faune

« Il faut s’attendre à ce que les effets croissants du changement climatique exacerbent encore ces menaces », ajoute-t-il.

Le pic à bec ivoire appartient à la famille des picidés (dont fait également partie le plus connu pivert). Son plumage était noir et blanc, avec une crête rouge pour les mâles, et il mesurait environ 50 centimètres.

La date sur laquelle les spécialistes s’accordent pour dire qu’il a été vu pour la dernière fois est avril 1944, dans le nord-est de la Louisiane.

Il avait été classé espèce menacée en 1967, notamment du fait de la disparition de forêts constituant son habitat, mais aussi à cause de collectionneurs.

Protégées trop tard

« La chose qui a fondamentalement poussé le pic à bec ivoire vers l’extinction a été la perte de forêts vierges dans le sud-est (du pays), qui a vraiment commencé après la guerre civile » américaine, a déclaré à l’AFP John Fitzpatrick, directeur émérite du Cornell Lab of Ornithology.

Il a participé aux efforts de recherches de cet oiseau dans l’Arkansas et d’autres régions dans les années 2000. Mais selon lui, il reste toujours de l’espoir d’en retrouver un spécimen.

« Chaque décennie il y a eu des informations crédibles selon lesquelles il existait toujours aux États-Unis, et dans les années 80 à Cuba », a-t-il dit.

Les espèces déclarées éteintes mercredi comprennent également onze espèces d’Hawaii et de l’île de Guam, dont là aussi plusieurs oiseaux, et une espèce de chauve-souris.

Les animaux vivant sur des îles sont plus facilement menacés d’extinction du fait de leur isolement. Hawaii et les îles du Pacifique dénombrent plus de 650 espèces de plantes et d’animaux menacées, soit davantage que n’importe quel autre État américain. Beaucoup n’existent nulle part ailleurs dans le monde.

Selon les autorités, ces 23 espèces ont été classées menacées trop tard pour être sauvées.

Malgré tout, ce statut a permis « de protéger de l’extinction plus de 99 % des espèces » qui en bénéficient, selon elles.