(Ottawa) Le chef d’une agence fédérale de financement des infrastructures a déclaré avoir constaté un changement dans les types de projets de transport en commun que les Villes souhaitent construire, optant pour des autobus à zéro émission au lieu de grands projets de métros.

Le directeur général de la Banque de l’infrastructure du Canada, Ehren Cory, estime que le changement reflète d’autres modifications dans la planification des projets que l’agence a été créée pour financer.

L’agence doit donc repenser la part des milliards de financements publics qui ira à des projets plus petits plutôt qu’à d’autres de grande envergure.

La banque a réservé 5 milliards de dépenses à court terme pour des projets de transport en commun, dont environ 1,5 milliard pour aider les opérateurs de transport en commun à remplacer les autobus diesel vieillissants par des flottes à zéro émission.

Parallèlement à la plus récente annonce de financement à Brampton, en Ontario, un prêt pouvant atteindre 400 millions pour l’achat de 450 autobus à zéro émission d’ici 2027, l’agence a engagé environ 1 milliard de dollars de financement pour des autobus à zéro émission.

M. Cory affirme que l’agence n’hésitera pas à ajuster ses plans d’investissement si la demande d’autobus à zéro émission dépasse les objectifs de financement actuels.

« Juste pour être clair, cependant, nous sommes assez flexibles. Et si cela finit par être 2 milliards pour (les flottes d’autobus à zéro émission) et de 3 milliards pour d’autres choses comme le tramway, ce sera toujours très bien », a-t-il déclaré en entrevue.

Les libéraux ont créé l’agence en 2017 pour attirer des financements de partenaires du secteur privé, en particulier de grands investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, pour étirer les dollars fédéraux disponibles et payer pour ce que le gouvernement a appelé des projets d’infrastructure « transformationnels ».

Cependant, la vision originale des projets de construction à grande échelle a cédé la place à ce que M. Cory a décrit comme des projets plus agiles et plus flexibles. Davantage de Villes ont ainsi parlé d’autobus à zéro émission ou d’un train léger sur rail plus petit pour faire le lien avec un réseau de métro.

Il n’y a pas que les réseaux de transport en commun qui obtiennent de l’argent : l’agence a signé un accord de financement pour une flotte d’autobus scolaires à zéro émission en Colombie-Britannique. M. Cory dit que l’agence est en pleine négociation pour un accord similaire qui, selon lui, pourrait être annoncé dans les semaines à venir.

Alors, pourquoi s’intéresser à ces flottes ?

Les autobus eux-mêmes ne génèrent pas de nouveaux revenus avec des frais d’utilisation, ce qui faisait partie de la vision originale de la Banque de l’infrastructure. Les projets étaient censés générer des revenus pour aider l’investisseur privé à obtenir un retour, ou un profit, sur son investissement.

Mais, dit M. Cory, ces projets viennent avec des coûts de maintenance et de carburant réduits au fil du temps. Ces économies peuvent aider la Ville à financer d’autres projets et à rembourser l’investissement de l’agence.

« Je pense que c’est pourquoi nous obtenons une telle participation », a déclaré M. Cory.

« Il y a un thème assez cohérent selon lequel les municipalités voient cela comme un supplément à leurs efforts et comme un endroit où la Banque de l’infrastructure peut leur être vraiment utile. »