(Québec) Le gouvernement Legault tranchera sur le sort du projet controversé de GNL Québec au Saguenay d’ici à la fin de l’été.

C’est ce qu’a fait savoir le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, en commission parlementaire, mercredi.

Rappelons que le gouvernement a transmis au promoteur de ce projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel (GNL) une série de questions, à la suite d’un rapport très dur du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.

Le rapport étoffé publié en mars concluait que les risques de ce projet de 10 milliards dépassaient largement ses avantages.

À l’étude des crédits de son ministère en après-midi, M. Charette a fait savoir que les questions transmises au promoteur allaient être rendues publiques d’ici à quelques semaines. Les réponses fournies seront également rendues publiques.

D’ici à la fin de l’été, le gouvernement décidera ensuite s’il autorise ou non le projet. Il est toutefois tributaire de la rapidité des réponses du promoteur, a tenu à préciser M. Charette.

C’est l’échéancier avec lequel on travaille. Naturellement, cela implique la diligence nécessaire de la part du promoteur. Ce volet, on ne le contrôle pas entièrement, il y a des discussions entre le ministère et le promoteur. Le promoteur semble se reconnaître dans cet échéancier aussi.

Benoit Charette, ministre de l'Environnement

Le ministre a dit être conscient que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et la population en général veulent savoir quelle sera la suite.

Le projet GNL Québec et son pendant Gazoduq consistent en la construction d’un gazoduc de 750 km transportant du gaz naturel de l’Ouest, à partir de l’Ontario, jusqu’à une usine de liquéfaction à Saguenay, pour acheminer ensuite le gaz naturel liquéfié (GNL) à l’étranger par bateau.

Lors de la parution du rapport du BAPE, M. Charette avait laissé entendre que l’entreprise n’avait pas réussi à répondre à trois conditions définies par le gouvernement : elle n’a pas réussi à démontrer que l’opinion publique était favorable, que le projet servirait à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et qu’il permettrait d’accélérer la transition vers des énergies propres.

Aucune consultation du BAPE n’a enregistré une participation aussi forte : 2500 mémoires ont été déposés et 91 % d’entre eux étaient contre.

Sur le cycle complet du projet, de l’extraction du gaz à sa liquéfaction au Saguenay, le projet émettrait près de 7,8 millions de tonnes de CO2 par an.

Le BAPE signale que pendant la période de construction, qui s’échelonnerait sur quatre ans, le projet Énergie Saguenay devrait générer 6000 emplois directs et indirects, de même que 1350 emplois directs et indirects en période d’exploitation.