(Québec) Le gouvernement Legault n’a pas l’intention de reculer dans sa réforme de la consigne et de la collecte sélective, malgré l’opposition de l’industrie.

Au premier jour de l’étude de son projet de loi 65 qui élargit la consignation, mardi, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a rappelé que le Québec fait figure de cancre au Canada en matière de consigne des contenants.

S’il est adopté, le projet de loi instaurera des mesures progressives pour que les contenants de lait, de jus, les bouteilles d’eau, les bouteilles de vin et spiritueux soient recyclés et réutilisés.

En conférence de presse, le ministre a durement attaqué le Conseil canadien du commerce de détail, qui a « tout fait pour faire dérailler les projets pilotes », à titre de « groupe d’intérêt qui a toujours été le plus militant ».

« Je vous le dis, depuis 15 ans, toutes les occasions et tous les prétextes sont bons, pour cette instance, pour ne pas revoir sa façon de faire », a déploré M. Charette.

Pas moins de 4 milliards de contenants par an sont susceptibles d’être recyclés au Québec, a rappelé le ministre, et la « majorité de ces contenants-là se retrouvent tantôt dans les dépotoirs, tantôt dans nos cours d’eau, tantôt dans les fossés qui bordent les routes ».

Le ministre assure que le consommateur ne paiera pas plus cher pour ses produits, s’il rapporte le contenant. Toutefois l’entreprise devra payer plus cher pour l’opération de récupération et recyclage.

« On peut parler de 0,02 $ à 0,03 $ le contenant. Mais ça, c’est à l’entreprise de l’assumer dans ses frais de production, dans ses frais de commercialisation. […] On ne peut pas que vouloir le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire le profit sur les contenants vendus sans en assumer une responsabilité. »

M. Charette est aussi resté ferme sur l’échéancier, malgré la demande de l’industrie de reporter la mise en place du système : la mise en œuvre graduelle aura lieu à partir de la fin 2022, mais s’étirera jusqu’en 2025 pour d’autres types de produits.