Le centre de tri de matières recyclables de Longueuil rouvrira bientôt ses portes avec un nouveau gestionnaire, a appris La Presse.

L’établissement situé dans l’arrondissement de Saint-Hubert avait cessé ses activités en novembre dernier, en raison de l’incapacité du gestionnaire de l’époque, une filiale du Groupe TIRU, d’obtenir une couverture d’assurances.

C’est l’entreprise Services Matrec, propriétaire du bâtiment, qui assurera maintenant l’exploitation des lieux.

« Il va y avoir une réouverture », a confirmé à La Presse le porte-parole de Matrec, Bernard More, précisant qu’il restait toutefois encore de nombreux détails à régler.

« On est en train d’élaborer le projet », a-t-il indiqué, évoquant des « discussions avancées » avec les villes et les municipalités régionales de comté (MRC) concernées.

La couverture d’assurances « ne sera pas un problème », affirme par ailleurs l’entreprise.

« On est propriétaires et on compte faire les investissements nécessaires pour assurer la sécurité des lieux et de nos employés, et opérer selon les exigences des assureurs », a affirmé Bernard More.

Matrec ne s’avance pas sur les coûts liés à cette relance des activités.

« On parle de pas mal d’argent », a simplement déclaré son porte-parole.

Réouverture « rapide »

Matrec détermine actuellement l’équipement dont elle dotera le centre de tri, puisque le matériel qui était sur place appartenait à l’ancien gestionnaire, qui l’a retiré.

Le choix et l’installation de cet équipement ne devraient toutefois pas prendre beaucoup de temps, indique l’entreprise, qui planche sur une réouverture « assez rapide ».

On aimerait ça que ça se fasse dans les prochaines semaines.

Bernard More, de Services Matrec

Dans une lettre de « rappel au travail » envoyée à certains anciens employés du centre de tri, qui s’étaient vu offrir un emploi dans d’autres installations du Groupe TIRU, Matrec affirme que « les opérations reprendront le 1er avril 2020 ».

La missive, que La Presse a pu consulter, propose aux employés concernés de reprendre le poste et le quart de travail qu’ils occupaient avant la cessation des activités.

« La convention collective qui était en vigueur au moment de la fermeture en novembre 2019 est toujours en vigueur », peut-on lire.

La Ville de Longueuil n’a pas été en mesure de répondre aux questions de La Presse au sujet de la réouverture de son centre de tri en raison de la pandémie de COVID-19, a déclaré Alexandra Lapierre, porte-parole de la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent.

La transition se poursuit

Jusqu’à sa fermeture en novembre dernier, le centre de tri de Longueuil était géré par la Compagnie de recyclage de papiers MD, une filiale du Groupe TIRU, propriété de la multinationale française EDF, dont l’État français est l’actionnaire majoritaire.

L’entreprise avait transféré les matières recyclables qu’elle traitait, qui proviennent des ménages de l’agglomération de Longueuil ainsi que de trois MRC de la Rive-Sud, à deux autres centres de tri dont elle assurait la gestion, celui de Châteauguay et celui du complexe environnemental Saint-Michel, à Montréal.

Or, les filiales québécoises du Groupe TIRU se sont placées à l’abri de leurs créanciers en février, forçant la centaine de municipalités québécoises desservies par les services de collecte ou de tri des matières recyclables de l’entreprise à trouver une solution de rechange.

Québec a allongé 7 millions de dollars pour assurer une « transition » ordonnée ; l’entente court jusqu’au 2 mai.

« On est dans un processus de sollicitation », a expliqué à La Presse Philippe Jordan, associé chez PricewaterhouseCoopers, qui gère la fin des activités du groupe TIRU.

Les firmes qui souhaiteraient reprendre les activités ont jusqu’au 20 mars pour soumettre une proposition.

Il est donc encore trop tôt pour dire si la transition pourra être complétée à temps, explique M.  Jordan.

Les discussions seraient un peu plus avancées à Saguenay, où la Société VIA devrait prendre le relais de TIRU pour la gestion du centre de tri, a indiqué à La Presse le cabinet de la mairesse Josée Néron.

L’organisme à but non lucratif de Lévis avait déjà été choisi pour succéder à la multinationale française au terme de son contrat, en 2021 ; la transition se ferait donc simplement plus tôt que prévu.