(Paris) Les gigantesques feux qui ravagent l’Australie vont contribuer à des niveaux records de concentration de CO2, une des causes du réchauffement climatique, attendus dans l’atmosphère en 2020, a estimé vendredi le service météorologique britannique (Met).

Le CO2 (dioxyde de carbone ou gaz carbonique) est un des principaux gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. Sa concentration dans l’atmosphère est mesurée en partie par million (ppm).

Or l’augmentation de cette concentration en 2020 devrait être une des plus fortes depuis le début des mesures en 1958 par l’observatoire de Mauna Loa, dans l’île américaine d’Hawaii, affirme le Met.

Un record est ainsi attendu au mois de mai, avec un taux de 417 ppm et une moyenne de 414,2 ppm sur l’année. Soit la plus forte concentration estimée depuis au moins 800 000 ans.

L’augmentation moyenne devrait s’établir à 2,74 ppm soit 10 % de plus que l’augmentation enregistrée en 2019. Environ 20 % de cette augmentation prévue est attribuable aux conséquences des incendies australiens, selon les calculs du Met qui s’appuient sur les données du « Global fire emissions database », financé notamment par la NASA américaine.  

Pour le professeur Richard Betts du Met, « si les niveaux annuels de CO2 ont augmenté chaque année depuis 1958 en raison de l’usage des énergies fossiles et de la déforestation, cette augmentation n’est pas linéaire, car les réponses des écosystèmes fluctuent, notamment les puits de carbone des forêts tropicales ». Or, pour la deuxième année consécutive, celles-ci devraient être plus faibles que la normale.

Selon l’ONU, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 7,6 % par an d’ici 2030 pour tenir les objectifs de l’accord de Paris et maintenir le réchauffement autour de 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels. Mais depuis la signature de l’accord fin 2015 les émissions globales continuent d’augmenter.