(Manille) Des dizaines de milliers de déchets plastiques polluant la planète sont générés par une poignée de multinationales dont Coca-Cola, Nestlé ou encore Pepsico, a assuré Break Free from Plastics, une coalition mondiale d’ONG, dans un rapport publié mercredi à Manille.  

Cette coalition internationale composée de 1475 organisations écologistes, dont Greenpeace, reproche à ces multinationales de se dédouaner, pour la plupart, de la responsabilité du nettoyage de la pollution due à leur activité.  

Des volontaires de la coalition ont collecté près d’un demi-million de déchets plastiques lors d’une «Journée mondiale du nettoyage de notre planète» coordonnée dans 51 pays il y a un mois, dont 43% de marques reconnaissables.

Pour la deuxième année consécutive, Coca-Cola s’est classé au premier rang des pollueurs avec 11 732 déchets plastiques collectés dans 37 pays sur quatre continents cette année.

Parmi les dix principaux producteurs de déchets plastiques collectés figurent aussi Nestlé (4846), Pepsico (3362), Unilever (3328), Procter & Gamble (1160), Philip Morris (2239) ainsi que Mars, Colgate-Palmolive, Perfetti Van Mille et Mondelez International, selon le classement de la coalition.  

Si nombre de pays asiatiques déversent leurs déchets dans les océans, «les véritables responsables du gros de la pollution plastique en Asie sont les multinationales dont les sièges se trouvent en Europe et aux États-Unis», souligne le rapport.

Nestlé a répondu qu’il travaillait sur des solutions visant à «rendre de tels rapports obsolètes».

«En tant que première compagnie mondiale pour l’alimentation et les boissons, nous savons que nous avons un rôle important à jouer dans l’élaboration de solutions durables pour lutter contre la problématique des déchets plastiques», a déclaré un porte-parole dans un communiqué.

«Il est totalement inacceptable que les emballages (plastiques) finissent comme déchets dans l’environnement et nous travaillons dur pour rendre tous nos contenants soit recyclables soit réutilisables d’ici 2025», a-t-il ajouté.

Coca-Cola et Pepsico, à l’instar de Nestlé, ont indiqué qu’ils allaient rendre leurs emballages recyclables, réutilisables ou compostables d’ici 2025. Les géants de la boisson se sont également retirés de l’organisation américaine de l’industrie du plastique.  

«Changer la façon dont la société fait, utilise et jette les emballages est un objectif complexe et nous y prenons part», a dit un porte-parole de Pepsico.

«Nous voulons aider à élaborer un système où l’emballage plastique ne devient jamais un déchet», a-t-il ajouté.

Coca-Cola, de son côté, a dit dans un communiqué qu’il cherchait à empêcher les déchets plastiques de finir en mer, ce qu’il qualifie «de problème mondial crucial». «Chaque fois qu’un de nos emballages termine dans les océans, ou là où il ne devrait pas, est inacceptable pour nous», a-t-il souligné.

Créditant les marques de reconnaître généralement leur rôle dans la propagation de cette pollution, la coalition des ONG juge qu’elles «s’acharnent à promouvoir de fausses solutions pour répondre au problème».  

La promotion du recyclage est leur manière de faire porter la responsabilité aux consommateurs, ajoute-t-elle, précisant qu’à peine 9% de la totalité des matières plastiques produites depuis les années 50 ont été recyclées.

«Les entreprises continuent de tirer profit de l’abondante production de plastique à usage unique tandis que partout dans le monde, les collectivités sont obligées d’en supporter le fardeau», a regretté Break Free from Plastics, qualifiant cette situation d’«inacceptable».