La manifestation mondiale pour le climat du 27 septembre s’annonce particulièrement chaude : les deux tiers des collèges publics ainsi que de nombreuses universités du Québec ont décidé d’appuyer le mouvement en prévoyant l’annulation des cours pour une partie de la journée, afin de permettre aux élèves, aux étudiants et au personnel de marcher dans les rues.

Tout en prenant soin de saluer la venue au Québec de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, n’encourage « évidemment pas les élèves à manquer leurs cours pour assister à la grève » du 27 septembre. « Pour nous, il est essentiel que les élèves qui veulent assister à leurs cours puissent le faire, sans obstruction. C’est non négociable, a fait valoir Francis Bouchard, porte-parole du ministre. Nous faisons confiance au réseau scolaire pour observer les mêmes règles [qu’à l’habitude]. »

Cependant, tout indique que Greta Thunberg aura de la compagnie dans les rues de Montréal. Mais il n’y a pas que dans la métropole que des marches sont organisées. Pour l’instant, ce sont 48 cégeps publics à travers la province qui ont prévu une levée des cours. « À ce jour, les deux tiers des cégeps ont mis en place une journée institutionnelle afin de ne pas pénaliser les étudiants », a dévoilé par courriel Judith Laurier, porte-parole de la Fédération des cégeps.

De fait, plusieurs établissements collégiaux ont confirmé à La Presse leur intention de lever leurs activités pédagogiques pour la journée. Les collèges Vanier et Dawson ont pris leur décision dès le mois de juin. « Quand on a pris connaissance des actions qui se mettaient en branle pour la journée du 27 septembre, on a cru que ça pourrait être un point d’orgue intéressant pour notre communauté », a expliqué le président du collège Dawson, Richard Filion.

Le cégep du Vieux Montréal tiendra un « grand rassemblement » en matinée avec Laure Waridel, cofondatrice d’Équiterre. « Une délégation du cégep, que nous souhaitons imposante, rejoindra la grande marche prévue en après-midi à Montréal », a indiqué Anne-Louise Savary, directrice des communications du cégep.

Le cégep de Jonquière, le cégep de Rimouski et d’autres encore ont publié des communiqués pour marquer leur appui au mouvement.

Des universités se mettent de la partie

Il n’y a pas que les établissements collégiaux qui prennent des mesures spéciales : plusieurs universités ont adopté une position similaire en annulant leurs cours. Certaines encouragent même le personnel à aller manifester.

L’Université de Montréal a publié un communiqué hier après-midi, dans lequel le recteur Guy Breton souligne que « les étudiants de l’Université de Montréal joindront leurs voix à celles qui s’élèvent partout dans le monde pour que le climat soit une priorité pour l’ensemble de la société ». Cette mesure a été prise pour venir « en soutien à la cause de la lutte contre les changements climatiques », a fait savoir la porte-parole Geneviève O’Meara.

Moins d’une heure plus tard, l’Université Concordia annonçait son intention d’annuler les cours entre 11 h 45 et 16 h. Le recteur et vice-chancelier par intérim Graham Carr a encouragé, dans un message publié sur le site institutionnel, les professeurs et le personnel à suivre un cortège qui partira de l’université pour se rendre au parc du Mont-Royal, point de rencontre des manifestants à Montréal.

Même son de cloche du côté de l’Université de Sherbrooke : la vice-rectrice à l’administration et au développement durable, Denyse Rémillard, a indiqué que l’annulation des cours entre 12 h et 14 h 40 était prévue « afin de faciliter la participation aux activités qui se dérouleront dans le cadre du mouvement La planète s’invite à l’Université ». Cette dernière ajoute que « tous les membres du personnel ont la possibilité, dans le respect de leur convention collective, de participer à la manifestation. Des membres du comité de direction et des directions facultaires participeront à la marche ».

Le recteur de l’Université du Québec en Outaouais, Denis Harrison, a pris la décision de lever les cours en début de semaine, et un message a été envoyé à la communauté universitaire lundi dernier. « Plutôt que de réagir à un mouvement de grève des étudiants, […] on a préféré libérer les étudiants, le personnel enseignant et le personnel tout court pour les encourager à se joindre à la marche entre 11 h et 15 h. » L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a annoncé des mesures similaires jeudi dernier.

À l’heure actuelle, l’Université Laval ne prévoit pas d’annuler les cours, préférant organiser des activités de sensibilisation au cours de la même semaine. L’Université McGill et l’UQAM n’ont pas encore pris position, mais devraient le faire prochainement.

Dans le cadre de l’événement Planète en grève le 27 septembre prochain, issue d’un mouvement qui a pris naissance dans le milieu scolaire, des milliers de manifestations se tiendront dans plus d’une centaine de pays.

— Avec la collaboration de Martin Croteau, La Presse