(Paris) Le président français Emmanuel Macron recevra jeudi après-midi le célèbre chef indien Raoni, en tournée en Europe pour mettre en garde sur la déforestation grandissante au Brésil depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.

«En tant que pays amazonien» avec la Guyane, «la France est naturellement engagée dans la lutte contre la déforestation» et «défend également les droits des Autochtones, notamment en tant qu’acteurs essentiels de la préservation des forêts et de la biodiversité et par conséquent engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques», a souligné l’Élysée dans un communiqué.

Cette rencontre avec Raoni «permettra également d’échanger sur la situation des communautés autochtones au Brésil», où la France «souhaite maintenir le dialogue avec les autorités et les membres de la société civile brésilienne pour promouvoir les valeurs communes liées aux droits de l’Homme et à la protection de la diversité culturelle», a ajouté le palais présidentiel.

Raoni Metuktire, qui a entamé lundi sa tournée de trois semaines en Europe, doit aussi rencontrer le ministre français de la Transition écologique François de Rugy.

Un autre chef indien d’Amazonie, Almir Narayamoga Surui, a alerté mardi à Paris des députés français sur les dangers de la déforestation «encore plus intenses» sous la présidence de Jair Bolsonaro.

AFP

Almir Narayamoga Surui

«Pour des raisons de culture du soja et d’élevage bovin, Bolsonaro menace de réduire les terres indigènes et de retirer toute possibilité de conservation des parcs nationaux et de préservation de la forêt. C’est un grand pas en arrière pour le Brésil», a affirmé le chef indien coiffé de sa «cocar» à plumes d’aigle.

«Aujourd’hui, le Brésil devrait être le leader mondial dans le développement durable. Mais ce gouvernement ne sait pas gouverner un pays avec une éthique culturelle et n’a aucun respect pour le peuple. Il n’a même plus aucun respect pour la Constitution fédérale», a déploré Almir Narayamoga Surui qui défend la forêt depuis près de 30 ans.

Ces voyages interviennent après l’arrivée en janvier à la présidence du Brésil, avec le soutien lobby de l’agroalimentaire, de Jair Bolsonaro, un ancien militaire d’extrême droite qui veut en finir avec ce qu’il appelle «l’activisme écologiste chiite».

La déforestation, qui avait baissé de manière spectaculaire en Amazonie de 2004 à 2012, est repartie de plus belle en janvier : +54% par rapport à janvier 2018, d’après l’ONG Imazon.