Des centaines de jeunes manifestent pour le climat dans une soixantaine de villes au Canada, vendredi.

À Montréal, près de 200 personnes ont marché du parc Jeanne-Mance, sur le Plateau-Mont-Royal, à la Place du Canada, au centre-ville, cet après-midi.

« Trudeau ! Legault ! Vous n’êtes pas écolos ! », scandaient les manifestants, principalement des élèves du secondaire du mouvement Pour le futur Mtl, qui se rassemblaient pour la 12e semaine consécutive.

Quelques élèves du primaire prenaient aussi part à la marche, ainsi que des étudiants de niveau universitaire, comme Zoe Humeau, une Mexicaine qui étudie à McGill, pour qui « la crise climatique un problème énorme ».

« Un pas en avant, un pas en arrière : c’est la politique du gouvernement », chantaient aussi les jeunes marcheurs, sous le regard amusé des passants et les coups de klaxon d’encouragement des automobilistes.

Les gouvernements ne prennent de mesures proportionnelles à la gravité de la situation, ont affirmé à La Presse plusieurs adolescents, dont Mika Pluviose, qui marchait avec ses amis.

« Déjà dans 11 ans, on atteint le point de non-retour, so, ils ne font clairement pas assez. On n’a plus le temps de perdre notre temps. »

— Mika Pluviose

Critiquant les « pipelines » et le « 3e lien » routier entre Lévis et Québec, les manifestants ont hué Justin Trudeau et François Legault, mais applaudit la Grande-Bretagne, qui est devenue mercredi le premier pays à déclarer l’urgence écologique et climatique.  

« On veut que les gens réalisent que c’est vraiment important de faire attention à l’environnement », a déclaré à La Presse, Amanda Clews, qui profitait d’une journée pédagogique à son école secondaire pour participer à la manifestation.

Critiques contre Doug Ford à Toronto

Des manifestations semblables se sont tenues dans une soixantaine d’autres villes du pays, dont Vancouver, Halifax, Edmonton, Québec et Toronto.

Dans la Ville Reine, les manifestants se sont rassemblés à Queen’s Park, siège du gouvernement ontarien, où ils ont conspué le premier ministre conservateur Doug Ford, avant de se diriger vers l’hôtel de Ville.

« On est en train de semer quelque chose », se réjouit Sara Montpetit, l’adolescente montréalaise à l’origine du mouvement Pour le Futur Mtl, qui s’est inspiré de l’adolescente suédoise Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis depuis plusieurs mois devant le parlement de son pays.

« Des jeunes de partout au Canada nous écrivent », particulièrement depuis la manifestation monstre du 15 mars, à Montréal, explique-t-elle.

S’impatiente-t-elle de voir la mobilisation donner des résultats, après 12 semaines de manifestations hebdomadaires ? « Les résultats n’arrivent pas du jour au lendemain », philosophe l’adolescente de 17 ans qui terminera bientôt son secondaire.

« On est en train de réveiller une partie de la population. »

— Sara Montpetit

Le mouvement des jeunes pour le climat réclame des mesures concrètes des gouvernements fédéral et provinciaux pour contrer le réchauffement climatique et ses effets, afin de réduire les émissions de gaz è effet de serre de 65 % d’ici 2030 et d’atteindre la carboneutralité en 2040.

Ils exhortent aussi les gouvernements à renoncer à tout nouveau projet d’extraction ou de transport d’énergie fossile, à cesser de subventionner cette industrie et à mettre en place une transition énergétique juste et durable.

Un « die-in » devant Justin Trudeau

Une centaine d’élèves du secondaire ont signifié au premier ministre Justin Trudeau leur mécontentement l’égard de son action pour le climat en s’étendant au sol devant lui, lors du Sommet jeunesse du Canada, vendredi, à Ottawa. Le rencontre réunissait « 300 jeunes leaders » dans la capitale fédérale, à l’invitation du premier ministre, qui souhaitait avoir avec eux une « conversation nationale sur la première politique jeunesse du Canada », précise le site Internet de l’événement.