Greenpeace a annoncé vendredi que les autorités indiennes lui avaient retiré son permis de travailler dans le pays, dernier épisode d'un bras de fer entre le groupe de défense de l'environnement et le gouvernement du premier ministre nationaliste Narendra Modi.

L'ONG a indiqué avoir été avisée que son enregistrement en tant que société avait été annulé dans l'État indien du Tamil Nadu (sud), le seul où elle était enregistrée.

Greenpeace est à couteaux tirés avec le gouvernement Modi, auquel elle reproche les dommages environnementaux causés par la grande dépendance du pays au charbon, la déforestation et les projets nucléaires. Dans un communiqué, le responsable de Greenpeace Inde, Vinuta Gopal, a estimé qu'il s'agissait là du «dernier assaut contre la liberté d'expression en Inde». Selon lui, «le ministère de l'Intérieur essaie de fermer Greenpeace Inde depuis plus d'un an».

L'ONG a l'intention de faire appel de cette décision, a précisé à l'AFP un de ses porte-parole.

Les ONG peuvent être enregistrées dans plusieurs États indiens mais l'annulation de la seule dont dispose Greenpeace signifie que celle-ci risque de ne plus pouvoir travailler du tout en Inde.

En avril, le gouvernement Modi a gelé les avoirs bancaires de Greenpeace. Pour justifier cette décision, il a notamment accusé l'ONG d'avoir violé les règlements indiens sur le financement étranger. Dans les mois précédents, Greenpeace avait accusé les autorités indiennes de diverses mesures de harcèlement envers ses militants.

L'Inde a aussi placé dernièrement sous surveillance la Fondation américaine Ford et l'oeuvre de bienfaisance catholique Caritas.

Le gouvernement nationaliste de Narendra Modi, au pouvoir depuis un an, a annulé les autorisations de financement étranger de quelque 9000 ONG depuis avril.