En adoptant une motion qui interdit le transfert de pétrole brut à bord de navires pétroliers océaniques, la ville de South Portland, dans l'État du Maine, vient de lancer un signal à l'effet que l'or noir albertain n'est pas le bienvenu en ville, estiment le premier magistrat de la municipalité et le groupe environnemental Greenpeace.

Le maire de South Portland, Jerry Jalbert, a dit qu'il se réjouissait de ce vote, qui vient sceller l'opposition de la ville à l'inversion de l'oléoduc devant transporter du pétrole brut de l'Alberta jusqu'au Maine, en passant par Sarnia, en Ontario, et Montréal.

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, mardi, M. Jalbert a précisé que les représentants de Pipe-lines Portland Montréal (PLPM), compagnie qui exploite le réseau d'oléoduc, lui avaient assuré que le projet d'inversion entre Montréal et Portland n'était pas dans les cartons.

Greenpeace n'en croit pas un mot. Selon Keith Stewart, qui a salué au passage l'adoption de la motion des élus du Maine, les dirigeants de la société tentent d'endormir leurs détracteurs en soutenant qu'ils n'ont pas l'intention de revenir à la charge.

Le projet «Trailbreaker», annoncé en 2008, consistait à inverser la Ligne 9 d'Enbridge de Sarnia à Montréal et l'oléoduc Portland-Montréal. Il a été abandonné en raison du ralentissement économique et d'une poursuite judiciaire intentée par un citoyen de Dunham.