Un gouvernement du Parti québécois rendra quasiment obligatoire l'application des sanctions recommandées par la Commissaire à l'éthique et à la déontologie de l'Assemblée nationale, a annoncé Jean-François Lisée, mardi.

Il sera donc impossible pour un gouvernement de faire fi d'un rapport de la commissaire, comme l'a fait le gouvernement Couillard dans le cas de Pierre Paradis.

Rappelons que l'ex-ministre a été sévèrement blâmé par la commissaire Ariane Mignolet, en juin, pour avoir utilisé son allocation pour frais de logement de façon « irrégulière ». Mme Mignolet a recommandé de lui imposer une pénalité de 25 000 $.

Or, dans un geste sans précédent, le Parti libéral a utilisé sa majorité à l'Assemblée nationale pour rejeter le rapport de la commissaire.

« Pour nous, c'est la preuve qu'il n'y a pas suffisamment de garde-fous contre les dérives éthiques des libéraux, a indiqué M. Lisée. Donc, on va introduire la clause 'Couillard-Paradis'. » 

Un gouvernement péquiste ferait en sorte que seul un vote aux deux tiers de l'Assemblée nationale permette d'ignorer les recommandations de la Commissaire à l'éthique, a-t-il indiqué.

Cette idée fait partie d'une série de propositions présentées par le PQ pour réformer les institutions démocratiques. Une stratégique qui vise à restaurer la « confiance » des électeurs et à combattre le « cynisme » face à la politique.

Aide aux médias

Ce plan prévoit une politique de placement publicitaire destinée à aider les médias traditionnels. Un gouvernement péquiste diffuserait ainsi un pourcentage minimal de publicités gouvernementales dans les médias locaux et nationaux.

M. Lisée a par ailleurs réitéré sa promesse de réformer le mode de scrutin afin d'instaurer un système proportionnel mixte. Et ce, même si le Parti libéral s'oppose bec et ongles à une telle mesure.

Selon la pratique usuelle, la Loi électorale est modifiée par des votes unanimes de l'Assemblée nationale. Mais un gouvernement du PQ fera fi des objections du PLQ, a indiqué M. Lisée, notant que tous les autres partis sont favorable à une réforme du mode de scrutin.

« Historiquement, le Parti libéral a toujours été un frein à l'amélioration de la démocratie au Québec, a déclaré M. Lisée. Jamais on ne donnera un droit de véto au Parti libéral à l'amélioration de la démocratie au Québec. »

Un gouvernement péquiste cherchera également à modifier la manière dont l'Assemblée nationale fonctionne. Il mettrait sur pied des mécanismes pour forcer les élus à consulter davantage la population, autrement que par des commissions parlementaires. Il augmenterait aussi le recours aux votes libres.