La Coalition avenir Québec est tout près d'une percée sur l'île de Montréal, a assuré son chef François Legault, samedi. Il a même prédit que ses troupes y remporteraient davantage de sièges que le Parti québécois.

« À Montréal, on va avoir plus de députés que le PQ le 1er octobre au soir, a déclaré sans détour le chef caquiste au terme d'un rassemblement militant à Boucherville. On a d'excellents candidats. Je suis confiant qu'on va avoir des députés de la CAQ à Montréal. »

Certes, la CAQ s'oppose au projet de « ligne rose » du métro souhaité par la mairesse Valérie Plante, convient M. Legault. Le parti est toutefois favorable à l'allongement de la ligne bleue et à la construction d'un tramway entre l'Est et le centre-ville.

Et selon lui, d'autres éléments du programme caquiste ont de quoi plaire aux Montréalais.

« Les gens de Montréal veulent la prématernelle à 4 ans, les gens de Montréal veulent un médecin de famille qui est disponible lorsqu'ils sont malades, les gens de Montréal veulent des emplois mieux payés, les gens de Montréal veulent qu'on réduise les taxes et les tarifs. Donc je pense que les gens de Montréal sont intéressés par le programme de la CAQ », indique François Legault.

Le Parti libéral domine les intentions de vote à Montréal, selon les derniers sondages. Québec solidaire y détient ses trois sièges, Gouin, Mercier et Sainte-Marie-Saint-Jacques. Le Parti québécois en détient pour sa part quatre : Pointe-aux-Trembles, Bourget, Hochelaga-Maisonneuve et Rosemont, fief du chef Jean-François Lisée.

Celui-ci a d'ailleurs mis les Montréalais en garde contre un gouvernement caquiste, samedi. De passage dans sa circonscription, il a rappelé que M. Legault voulait restructurer la gouvernance de la région métropolitaine, ce qui aurait pour effet de retirer des pouvoirs à la plus grande ville du Québec.

« Il veut être l'arbitre s'il y a un problème entre Montréal et les banlieues, au lieu de donner une chance à la concertation entre les trois excellents maires et mairesses qu'on a en ce moment pour que ça fonctionne, a indiqué M. Lisée. Il dit : "Si vous ne vous entendez pas, c'est moi qui vais décider." Il leur dit donc : "Une fois de temps en temps, je vais vous mettre en tutelle." »

AUCUN DÉPUTÉ À MONTRÉAL DEPUIS 2011

Depuis la formation de la CAQ en 2011, le parti n'a jamais fait élire un seul député sur l'île de Montréal. Ses appuis ont toujours été concentrés dans les couronnes nord et sud de la métropole, dans la région de Québec et dans le Centre-du-Québec.

Mais cela est sur le point de changer, ont assuré certains caquistes qui ont pris part au rassemblement de samedi sur la Rive-Sud.

Parmi eux, on compte l'ancienne mairesse de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson. Ancienne bras droit de Denis Coderre, elle fait maintenant campagne aux côtés de la candidate caquiste dans Maurice-Richard, l'ex-conseillère municipale Manon Gauthier.

« Oui, le Parti libéral est fort à Montréal, a convenu Mme Samson. Mais ce qu'on entend de nos citoyens dans le porte-à-porte, c'est qu'ils sont tannés, ils veulent du changement. »

Elle estime que la CAQ a de bonnes chances de percer dans plusieurs circonscriptions montréalaises, notamment dans Laurier-Dorion, où des électeurs libéraux risquent d'être mécontents de la candidature de l'ancien bras droit de Gerry Sklavounos, George Tsantrizos.

Par ailleurs, elle ne craint pas que la baisse des seuils d'immigration proposée par la CAQ et ses positions sur le port des signes religieux chez les fonctionnaires en position d'autorité ne fasse obstacle à une percée sur l'île.

« Pourquoi on a un grand climat de racisme ? C'est parce qu'on n'a jamais réglé le problème, dit-elle. On a laissé l'hémorragie se faire et on attend. Là, il va falloir fermer et dire : "Les règles sont claires, voici, c'est comme ça que ça va se passer." »

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse