Le Parti libéral du Québec a présenté son cadre financier hier. Notre journaliste a vérifié les faits.

Puiser dans la «marge de manoeuvre»

Les engagements électoraux du PLQ - 1,223 milliard par année à terme en 2017-2018 - seront financés à même les dépenses de programmes déjà prévues dans le dernier budget Bachand. Quand le gouvernement fait son budget, il se laisse toujours une marge de manoeuvre (300 millions par année, donc 1,5 milliard à la cinquième année) pour de nouvelles dépenses. Dans son cadre financier, la CAQ a laissé la marge de manoeuvre de 300 millions par année intacte dans les dépenses de programmes, au contraire du PLQ. En clair, c'est un peu comme si le ministre des Finances Raymond Bachand venait de réécrire son budget en précisant ces nouvelles dépenses de 300 millions déjà comptabilisées.

Le défi de réduire encore les dépenses

Pour conserver l'équilibre budgétaire en 2014-2015, le gouvernement doit trouver des économies de 875 millions (rien de nouveau, c'était dans le dernier budget). Le PLQ vient de trouver la solution: réduire la hausse des dépenses de programmes de 3% (le chiffre du dernier budget en mars) à 2% (la promesse électorale d'hier), ce qui ferait économiser 600 millions par année. Les libéraux ont limité la croissance des dépenses de programmes entre 1,8% et 2,0% par année au cours des trois dernières années. «C'est plutôt ambitieux parce qu'ils ont déjà réduit la croissance des dépenses et parce que les besoins vont augmenter en santé avec la population qui vieillit», prévient Jean-Pierre Aubry, économiste et fellow associé au CIRANO. Pour combler le trou de 875 millions dans le budget, le PLQ utiliserait ces économies de 600 millions ainsi que la différence de 277 millions entre les promesses du PLQ (1,223 milliard) et la marge de manoeuvre du gouvernement sur cinq ans (1,5 milliard).

Des dépenses d'infrastructures déjà prévues

Le PLQ propose des dépenses d'infrastructures de 1,7 milliard, dont on ne comptabilise que les frais d'intérêt et d'amortissement de 119 millions dans le budget de 2016-2017. Encore une fois, ces promesses se réaliseront avec l'argent déjà prévu dans le budget pour les dépenses d'infrastructures. C'est comme si on ne faisait que préciser les investissements à venir.