Le plus récent des grands programmes sociaux québécois, le régime des garderies subventionnées, est victime de sa popularité. Plusieurs parents cherchent en vain des places pour leur enfant et la gestion des listes d'attente il n'y a pas de liste obligatoire à l'échelle régionale ne leur simplifie pas la tâche. Au cours des dernières années, le réseau des centres de la petite enfance (CPE) a été éclaboussé par plusieurs cas de favoritisme dans l'attribution des permis de garderie par le gouvernement Charest.

PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC

15 000 nouvelles places ("500 millions) déjà annoncées d'ici à 2016.

3200 nouvelles places dans des CPE en entreprise.

Le PLQ veut poursuivre son plan et créer 15 000 nouvelles places en CPE d'ici à 2016. En campagne électorale, le parti de Jean Charest a promis d'ajouter 3200 places subventionnées en entreprise. L'employeur bénéficiera alors d'un crédit d'impôt de 50% sur ses dépenses d'exploitation. «C'est une question de conciliation travail-famille, souligne la ministre de la Famille, Yolande James. Les familles ont changé, les besoins ne sont pas les mêmes.» Le PLQ estime qu'une place en garderie subventionnée coûte 18 576 $ par année pour un enfant de moins de 18 mois et 13 069 $ par année pour un enfant de 18 mois à 5 ans (le PQ, lui, calcule 11 271 $ par place). Quant au mode d'attribution des places, modifié par le gouvernement Charest après les nombreux cas de favoritisme dans l'attribution des permis de garderie, la ministre James estime que «le fonctionnement actuel a été reconnu comme étant le bon par le vérificateur général du Québec».

PARTI QUÉBÉCOIS

32 000 nouvelles places en CPE ("400 millions).

Liste d'attente centralisée (mais pas obligatoire) dans toutes les régions.

Sous un gouvernement péquiste, 32 000 nouvelles places en CPE seraient créées, au coût d'environ 400 millions de dollars. Le réseau passerait ainsi de 218 000 à 250 000 places. «Chaque parent qui le désire pourrait avoir accès à une place», avance Nicolas Girard, qui ne comprend pas pourquoi le nombre de nouvelles places en CPE est passé de 14 000 par année sous le PQ à 5900 par année sous le PLQ depuis 2003, «alors qu'il y a eu un baby-boom». «Il y a eu une croissance fulgurante des garderies non subventionnées parce qu'on n'a pas créé assez de places subventionnées, déplore Nicolas Girard. Ça place les familles dans des situations très difficiles. Je m'explique mal comment on a ralenti le développement de places.» Le PQ veut instaurer une liste d'attente centralisée dans chacune des régions, mais celle-ci ne sera pas obligatoire. Les places en garderie seront attribuées selon les recommandations des comités régionaux, comme l'a voté l'Assemblée nationale à la suite du scandale d'attribution des places en garderie. «Nous voulons servir les familles du Québec plutôt que servir la famille libérale», déclare Nicolas Girard, qui a révélé à l'Assemblée nationale de nombreux cas de favoritisme dans l'attribution des permis de garderie sous le gouvernement Charest. Le PQ estime qu'une place en garderie subventionnée coûte 11 271$ par année.

COALITION AVENIR QUÉBEC

De nouveaux CPE en milieu défavorisé, des garderies privées en milieu plus favorisé.

Une liste d'attente provinciale obligatoire.

La CAQ veut revenir au «rôle de départ» des centres de la petite enfance: implanter des garderies subventionnées dans les milieux défavorisés. Les nouveaux CPE seraient donc implantés majoritairement dans les milieux défavorisés. Pour les milieux mieux nantis, la CAQ aimerait convertir en places subventionnées plusieurs des 36 000 places actuellement offertes dans les garderies privées non subventionnées. «Il ne s'agit pas de tout retourner dans le privé, assure le candidat Daniel Ratthé. On pourrait subventionner des garderies privées en établissant un système d'évaluation similaire à celui des CPE. La préoccupation des parents, c'est d'avoir une place avec un service de qualité pour le même prix.» Au contraire du PLQ et du PQ, la CAQ ne veut pas chiffrer le nombre de places en CPE qu'elle créerait au cours de son mandat. «Parce qu'il n'y a pas de liste d'attente provinciale obligatoire, on n'est pas capables de déterminer le nombre exact de places manquantes actuellement», dit Daniel Ratthé. En plus d'une liste d'attente provinciale obligatoire, la CAQ veut «dépolitiser» le système d'attribution des places et inciter les CPE à avoir des horaires plus flexibles au moment du retour à la maison.

QUÉBEC SOLIDAIRE

40 000 nouvelles places en CPE. ("500 millions)

«Nous voulons offrir toutes les nouvelles places dans le réseau public et maintenir le tarif à 7$ par jour, soutient Françoise David, co-chef de Québec solidaire. Il n'y aurait pas de nouveaux permis remis à des garderies privées à l'extérieur du réseau des CPE. Nous garderons aussi les comités régionaux. Ça évite des choses comme d'attribuer des permis à des donateurs politiques.»

OPTION NATIONALE

Un enfant, une place.

«Un enfant, une place, c'est un principe louable, croit le chef Jean-Martin Aussant. Les CPE ont augmenté la participation des femmes sur le marché du travail. Ce fut bénéfique pour les carrières de ces femmes [en majorité] et aussi pour l'économie du Québec. Il y a un manque de volonté politique pour créer assez de places pour chaque enfant.»