Malgré la déroute douloureuse de leur parti le 8 décembre, les députés battus de l'ADQ auront une mince consolation: la grande majorité d'entre eux pourront se faire rembourser leurs dépenses électorales.

La loi électorale prévoit que le Directeur général des élections (DGE) rembourse un montant égal à 50% des dépenses «engagées et acquittées conformément», pour tout candidat qui obtient au moins 15% des votes valides.

Or, si l'ADQ a obtenu à l'échelle du Québec 16,35% des voix, selon les chiffres préliminaires du DGE, les députés adéquistes élus en 2007, mais battus lundi, s'en sont généralement nettement mieux tirés.

Seuls deux d'entre eux n'ont pas obtenu 15% d'appuis: Monique Roy-Verville, terminant troisième dans La Prairie, avec 14,2% des votes, et Robert Deschamps, troisième aussi dans Saint-Maurice, avec 14,7% des bulletins en sa faveur. Ils devront se débrouiller avec leurs dépenses électorales, ou s'entendre avec le parti pour un remboursement.

Treize des députés adéquistes battus ont par ailleurs obtenu plus du quart des voix dans leur circonscription. Pour ce qui est des autres candidats, rares sont ceux qui avaient engrangé d'importantes dépenses, voire le maximum permis, indique-t-on au parti.

En novembre, la spécialiste des sondages de l'Université de Montréal, Claire Durand, constatait que le vote adéquiste semblait aller davantage vers le Parti libéral de Jean Charest.

«Les adéquistes stables, le noyau, sont passés de 17% de la population à 8% de la population entre juin et novembre», expliquait-elle hier.

Au lendemain du scrutin, on note que les circonscriptions qui étaient passées à l'ADQ en 2007 se sont surtout partagées selon les régions, entre le Parti libéral, qui en a récupéré 13, et le Parti québécois, qui en a raflé 19.

Dans la grande région de Québec, par exemple, ce sont les libéraux de Jean Charest qui ont profité de l'effondrement de l'ADQ. Or, le Parti québécois a repris l'ensemble de la couronne nord des mains des adéquistes, en plus de faire plusieurs gains en banlieue sud. Les troupes de Pauline Marois récupèrent aussi Saint-Hyacinthe, Drummond et Nicolet-Yamaska, au sud du fleuve Saint-Laurent.

La Mauricie, passée presque entièrement à l'ADQ l'an dernier, s'est coupée en deux, trois circonscriptions au PLQ et deux au PQ.

Même si son niveau d'appui populaire est inférieur à celui obtenu en 2003, l'ADQ a pu conserver davantage de sièges, sept, contrairement à quatre en 2003. Il faut à une formation politique 12 députés ou 20% des voix pour être reconnue comme un parti officiel à l'Assemblée nationale.