A 10 jours de la fin de la campagne électorale fédérale, le chef libéral Stéphane Dion a lancé un cri de ralliement aux progressistes qui seraient tentés de voter vert ou NPD.

Dans un point de presse au terme d'une allocution devant la Chambre de commerce de Montréal, il a insisté pour dire que la seule façon d'avoir un gouvernement progressiste au Canada était de voter libéral et de se joindre à son équipe. Plus tôt en matinée, à la Première Chaîne de Radio-Canada, il avait affirmé qu'il fallait éviter le fractionnement du vote.

Les sondages dans le reste du pays semblent en effet suggérer que le vote anti-Harper ou progressiste se morcelle entre le PLC, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert. Au Québec, toutefois, la lutte se révèle surtout être un duel entre le Parti conservateur et le Bloc québécois.

«Maintenant, il faut savoir si le 14 octobre, ce sera Stephen Harper ou Stéphane Dion qui sera premier ministre, a résumé M. Dion devant les journalistes. Je dis à tout le monde: il faut regarder quel est le parti qui répond le plus à vos espoirs et qui est en mesure de former le gouvernement.»

Citant une pièce de Marcel Pagnol, le chef libéral a rappelé, sourire en coin, que l'électeur ne peut diviser son bulletin de vote en «cinq quarts».

M. Dion a ajouté que ceux qui se soucient d'environnement «n'auront jamais un premier ministre aussi vert» que lui.

De même, il a assuré à ceux qui veulent combattre la pauvreté qu'ils n'auront jamais un premier ministre aussi engagé que lui dans cette lutte.

Dans la même veine, il a attaqué son adversaire néo-démocrate Jack Layton, en l'accusant d'être un «tueur d'emplois» («job killer») en raison de son projet d'augmenter les impôts des entreprises de 50 milliards $.

«Avec Stephen Harper, c'est la passivité, a-t-il également déploré, en reprochant au chef conservateur son inaction dans la crise financière et boursière actuelle et son absence de programme. Ne rien faire n'est pas une option.»

Selon lui, Stephen Harper constitue «un risque économique que les Canadiens ne peuvent plus se payer». Il a indiqué que le pays a besoin d'un gouvernement qui comprend l'économie de marché pour réparer les dégâts des conservateurs.

Au cours de l'émission «Larocque-Lapierre» qui sera diffusée dimanche à TVA, le coanimateur et ancien ministre libéral Jean Lapierre a demandé à son ex-collègue, M. Dion, comment la population pouvait lui faire confiance à titre de gestionnaire, alors que son investiture l'a endetté et que le PLC est criblé de dettes.

M. Lapierre, qui n'a jamais été reconnu comme un chaud partisan de l'élection de M. Dion à la tête du PLC, a soutenu que le Plan vert libéral n'était pas «vendeur».

Pour les 10 derniers jours de sa campagne, Stéphane Dion entend notamment mettre l'accent sur les gestes que veut poser le PLC pour contrer les difficultés économiques actuelles. Ainsi, il a précisé que le plan d'investissement en infrastructures prévu dans son programme pourrait être accéléré.

Il a d'ailleurs reproché au ministre conservateur Lawrence Cannon de se traîner les pieds dans l'attribution de fonds destinés aux infrastructures dont les provinces ont besoin.

Dans son discours devant les gens d'affaires, il a fait part des gestes que poserait un éventuel gouvernement libéral dans les 30 premiers jours suivant son élection, en vue de relancer l'économie.