Au Manitoba et ensuite en Saskatchewan, Stéphane Dion a donné raison hier à Jean Charest sur la question du déséquilibre fiscal. Il a affirmé que le premier ministre Harper n'a pas de leçons à donner aux provinces en ce qui concerne la gestion des finances publiques.

Dans une ferme manitobaine, où il a annoncé hier matin son plan d'aide de 1,2 milliard aux producteurs agricoles, le chef libéral a appuyé les reproches adressés par Jean Charest au chef conservateur, qui avait blâmé M. Charest pour avoir réclamé encore de l'argent à Ottawa après avoir baissé les impôts des Québécois.

 

«D'abord, je voudrais dire que M. Harper est très mal placé pour donner des leçons d'économie aux premiers ministres des provinces, a affirmé Stéphane Dion. Il devrait regarder comment il a mal géré l'économie canadienne avant de critiquer qui que ce soit. Il devrait virer son ministre des Finances en plus de son ministre de l'Agriculture. Et, aussi, ses conseils aux premier ministres sont non seulement malavisés, mais contradictoires.»

M. Dion a rappelé que M. Harper avait reproché à M. Charest ses baisses d'impôt et qu'il avait reproché au premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, de ne pas l'avoir fait.

«Alors, qu'il se décide avant de critiquer les autres!» a lancé le chef libéral.

Stéphane Dion a affirmé qu'il n'a jamais eu de problème avec l'expression «déséquilibre fiscal» mais qu'il en a par contre avec l'expression «équilibre fiscal» prisée par M. Harper.

«Cela a été tout à fait irresponsable de la part de M. Harper de prétendre qu'il avait atteint un soi-disant équilibre fiscal, a-t-il dit. Parce que l'argent sera toujours un problème. Toujours vous aurez des provinces qui demanderont plus d'argent. D'avoir prétendu qu'il allait résoudre ce problème est irresponsable de sa part.»

L'affaire Ritz

Par ailleurs, l'affaire Gerry Ritz n'a cessé hier de mobiliser le chef libéral, qui, à plusieurs reprises, a réclamé la tête du ministre de l'Agriculture.

«Chaque jour qui passe sans que Stephen Harper renvoie Gerry Ritz est un autre jour qui prouve aux Canadiens que Stephen Harper n'a pas ce qu'il faut pour demeurer premier ministre du Canada», a lancé le chef libéral dès sa première apparition publique en matinée, dans une ferme du Manitoba.

Le chef libéral a par contre dû se défendre, comme le lui a reproché M. Harper hier, d'avoir mis son Tournant vert en sourdine. Il a démenti ces allégations en rappelant que, à plusieurs reprises, jeudi, lors d'entrevues à la radio et la télévision à Toronto, il avait parlé abondamment de son Tournant vert.

Il a cependant précisé que le Tournant ne constituait pas à lui seul tout le programme libéral. «Le Tournant vert concerne le système fiscal, a-t-il ajouté. Le système fiscal est la fondation. Mais vous devez aussi mettre une maison sur ces fondations. Les fondations doivent être solides.»

D'ailleurs, les annonces d'hier du chef libéral pour les producteurs agricoles et, plus tard en après-midi, à Regina, pour renforcer la lutte contre le crime organisé et les gangs de rue sont des éléments aussi importants de son programme électoral, a-t-il dit.

Dans le parc Victoria, à Regina, le chef libéral a fait grand cas des promesses non tenues des conservateurs sur la loi et l'ordre lorsqu'il a annoncé la création d'un fonds de 80 millions de dollars pour aider les forces de police partout au pays à lutter efficacement contre le crime organisé.

 

La Presse CanadienneBrochures partisanes dénoncées

Des fonctionnaires de la colline parlementaire ont fait des heures supplémentaires la veille de la dissolution de la Chambre des communes afin de s'assurer que des brochures soient acheminés légalement avant que ne tombe le bref électoral. Voilà maintenant que candidat libéral dans Ottawa-Ouest-Nepean et ex-ministre David Pratt a porté plainte au vérificateur général pour dénoncer l'envoi de brochures à saveur partisane, financées par les contribuables, par son rival conservateur John Baird. M. Pratt se dit outré de voir que les communiqués du député Baird envoyés à ses électeurs attaquaient clairement le leader du Parti libéral et comportaient des messages, des images et une rhétorique que l'on retrouve essentiellement dans le site internet du Parti conservateur. Courtney Payne, la directrice des communications du candidat conservateur, a affirmé que ces dépliants étaient originaux mais respectaient les règles et étaient basés sur des faits.