Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, veut mettre un terme à tout nouveau projet d'exploitation des sables bitumineux en Alberta.

Il a aussi promis, lundi, de contraindre les grandes sociétés pétrolières à nettoyer les lieux et récupérer les terrains perdus à la production d'hydrocarbures.Ses arguments risquent d'obtenir plus d'appuis dans le centre du pays - plus particulièrement au Québec - qu'en Alberta, où une grande part de la richesse repose sur les sables bitumineux.

«Il est nécessaire de contrôler cette exploitation, sinon nous allons laisser à la prochaine génération un héritage trop toxique pour qu'il soit nettoyé», a déclaré M. Layton alors que son avion de campagne survolait des mines de sables bitumineux afin de donner aux journalistes une idée des 47 832 hectares de terrains perdus en raison de l'exploitation pétrolière.

En présence d'un auditoire captif, M. Layton a profité de l'occasion pour faire passer son message.

«J'estimais important d'attirer l'attention des Canadiens sur ce qui se passe ici», a-t-il affirmé avant que son appareil ne se soit posé à Fort Smith, petite collectivité de 2500 habitants située à la limite de la forêt boréale, dans les Territoires du Nord-Ouest.

S'il s'agit-là de l'héritage du premier ministre Stephen Harper, a-t-il dit, «je n'en veux pas».

M. Layton a entre autres pointé du doigt Kearl, un projet de 8 milliards $ de la Pétrolière Impériale, qui a été rapidement approuvé par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Le chef du NPD souhaite un moratoire sur les nouvelles activités d'exploitation jusqu'à l'imposition d'un plafond pour les émissions de carbone. Selon lui, il existe des programmes efficaces pour s'occuper des répercussions de l'exploitation des mines à ciel ouvert sur l'environnement et la santé.

M. Layton a également mis en doute la perception voulant que les Canadiens de l'Ouest s'opposent au progrès environnemental. Cec Heron, qui travaille pour le conseil de bande local en ce qui a trait à la gestion de l'eau, a affirmé que l'argent ne constituait pas l'unique facteur dont il fallait tenir compte.

La catastrophe qui surviendrait si l'un des étangs de retenue cédait serait inimaginable, a-t-elle affirmé.

«Qu'ils boivent du pétrole, a déclaré Mme Heron au sujet de ceux qui s'opposent à la mesure souhaitée par M. Layton. On ne peut pas vivre sans eau.»