Avec la menace d'une majorité pour Stephen Harper, la présence du Bloc québécois et de Gilles Duceppe à Ottawa est plus importante que jamais, estime la chef du Parti québécois, Pauline Marois, qui faisait officiellement ce midi son entrée en grande pompe dans la campagne électorale fédérale.

«Jamais depuis sa création la présence du Bloc à Ottawa n'a-t-elle été aussi indispensable, a lancé Mme Marois dans un discours enflammé devant les étudiants de l'Université de Montréal. Le plus grand danger qui nous guette, avec le scrutin qui s'en vient, malheureusement, c'est un gouvernement conservateur qui pourrait s'appuyer sur une chambre des communes muselée et qui lui obéirait aveuglement.»À ceux qui critiquent la pertinence de la formation souverainiste sur la scène fédérale, la chef péquiste a rappelé que des partis semblables, avec des volontés indépendantistes avouées, sont présents dans d'autres parlements, ailleurs dans le monde. C'est le cas de l'Écosse, notamment, et des Catalans, a dit Mme Marois.

La chef péquiste n'avait pas pu participer au début de la campagne du Bloc, ayant été opérée d'urgence pour une appendicite le jour même du déclenchement.

En introduction aux discours des deux leaders souverainistes, le président du forum jeunesse de Bloc québécois, Jean-François Landry, a livré un vibrant plaidoyer envers les jeunes, les exhortant à se faire entendre pendant la campagne.

«Notre droit de vote est notre chance de crier à Stephen Harper que nous sommes loin et même très loin de ses idées dogmatiques. Il est anormal que notre génération soit la moins participante au processus électoral, a souligné M. Landry. S'abstenir le jour du vote, c'est cautionner Stephen Harper, c'est lui donner un chèque en blanc pour la gouvernance.»

Le président des jeunes bloquistes a par la suite fait référence à une citation d'André Malraux, qui affirme que «La culture, c'est ce qui fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers». «Et bien, le 14 octobre prochain, faisons du Parti conservateur de Stephen Harper un accident dans le parcours politique québécois», a conclu Jean-François Landry, soulevant des applaudissements à tout rompre de la foule de près 800 étudiants.