Les nombreuses annonces que Stéphane Dion a faites depuis deux semaines pour venir en aide à la culture, à l'immigration, aux familles, aux pauvres, à la réfection des infrastructures ou encore pour lutter contre la pollution répondent à un plan budgétaire précis qui ne ramènera pas le Canada en déficit.

C'est ce qu'assure le chef libéral en réponse aux accusations lancées par son rival conservateur, Stephen Harper, qui a déclaré à La Presse samedi que ce n'est pas le moment, en plein ralentissement, de se lancer dans de nouvelles dépenses.

 

«N'oubliez pas, rappelle d'abord Stéphane Dion, que c'est le Parti libéral du Canada qui a équilibré les budgets et que c'est le Parti conservateur qui a fait disparaître les surplus.

«L'idée du Tournant vert de taxer la pollution et de baisser les impôts, enchaîne-t-il, n'est pas une idée de gauche, comme le prétend M. Harper. Et baisser l'impôt des sociétés n'est pas une idée de droite, comme le prétend M. Layton. Ce sont de bonnes politiques, des politiques du centre qui marchent dans d'autres pays, des politiques qui créent des emplois, qui enrichissent les familles par des baisses d'impôt et qui font du Canada un pays concurrentiel. Je ne laisserai pas Harper me présenter comme quelqu'un qui est gauchisant et je ne laisserai pas M. Layton me présenter comme quelqu'un de droite. Nous avons une politique du centre qui est une bonne politique.»

Pour le chef libéral, le bilan économique du gouvernement Harper est un véritable «gâchis».

«En deux ans et demi, dit-il, les conservateurs ont été incapables de trouver une politique qui aurait permis de renforcer la productivité au Canada. Ça fait neuf mois consécutifs que la productivité est en chute au pays. Ils ont fait de mauvais choix. Ils ont baissé la TPS, 12 milliards par année. Aucun économiste ne va vous dire que c'était le choix à faire. Je ne reviendrai pas sur cette décision, c'est fait. Mais nous, nous avons un plan qui va renforcer le pays du point de vue de son économie.»

Stéphane Dion affirme être effaré par l'absence de stratégie économique des conservateurs; par l'absence d'une stratégie qui permettrait au Canada de s'adapter aux réalités économiques du XXIe siècle et de laisser un héritage aux générations futures.

«Si on regarde les politiques économiques avancées par M. Harper depuis le début de la campagne, cela se ramène à sa promesse de diminuer le prix du diesel de deux cents. Dès le lendemain de son annonce, le prix du diesel a remonté de deux cents. C'est une politique pour acheter les gens, c'est une politique simpliste. Il pense que c'est comme ça que l'on gagne les élections, comme en 2006. Il s'est fait élire en 2006 sur une politique simpliste, la TPS. Il sait bien qu'il aurait fallu baisser les impôts comme voulait le faire M. Martin. Il a remonté l'impôt des particuliers sans le dire pour payer sa baisse de TPS, à un moment où le taux d'épargne au Canada n'a jamais été aussi bas. Il a fait de mauvais choix économiques. Il a mal géré l'économie. Et, en plus, avec un ministre des Finances, Jim Flaherty, qui a mis à mal l'économie ontarienne et qui répète cela maintenant à l'échelle du Canada.»

Si le premier ministre du Canada était à ses affaires, estime Stéphane Dion, il n'aurait pas peur de parler des vrais problèmes, soit du coût du pétrole et de la pollution.

«Qui a été le premier chef de parti, interroge le chef libéral, à demander des baisses accrues sur l'impôt des sociétés? C'est moi. Pourquoi? Parce que ça m'apparaît la meilleure façon d'aider les travailleurs. M. Chrétien et M. Martin ont baissé l'impôt des sociétés de 28% à 21%. Et celui qui demande la baisse la plus forte dans ces élections, c'est moi, ce n'est pas M. Harper. Nous allons nous rendre à 14% en 2012. M. Layton propose de rehausser cette taxe à 28%. C'est de là qu'il tire tous ses milliards. Ce serait mauvais pour les travailleurs et les familles.»