Des groupes environnementaux ont manifesté samedi au Canada et ailleurs dans le monde lors de la Journée mondiale d'action pour le climat.

 

Au pays, ils ont de nouveau appelé à l'action le gouvernement Harper à cinq semaines du Sommet des Nations unies sur les changements climatiques, à Copenhague, au Danemark.

Selon le porte-parole d'Equiterre, Sidney Ribaux, le Canada est actuellement le pire des négociateurs pour conclure un accord post-Kyoto. Il estime en effet qu'Ottawa n'a pas de plan d'action sérieux en ce qui a trait à la réduction des gaz à effet de serre d'ici 2020.

Des manifestations ont eu lieu un peu partout au pays, notamment à Ottawa, sur la colline du Parlement.

Au Québec, quatre villes ont participé à l'événement : Montréal, Québec, Chicoutimi et Sutton.

Affublés de masques de Stephen Harper, les manifestants ont voulu illustrer la cacophonie du gouvernement fédéral sur la question des changements climatiques. Sous la pluie, ils ont tenu un tintamarre de 350 secondes avec des cuillères, des casseroles, des tambours, des sifflets ou des grelots.

Selon Elise Ficorilli, une bénévole chez Greenpeace, cette action avait pour but de réveiller les «politiciens endormis». La porte-parole des journées québécoises de la solidarité internationale, Laure Waridel, a affirmé que le Canada ne donnait pas l'exemple en matière d'environnement.

Les organismes Equiterre, Greenpeace, Nature Québec et QuébecKyoto somment le gouvernement Harper de mettre fin à son «inaction» dans la lutte aux changements climatiques. Selon eux, le Canada fait bande à part par rapport aux pays européens notamment.

Les groupes écologistes veulent inciter les citoyens à faire pression sur leurs députés pour qu'ils forcent le gouvernement Harper à s'ajuster, entre autres, aux critères élevés de plusieurs provinces, dont le Québec.

Ailleurs

De Sydney à New York en passant par Paris, Londres, Berlin ou Madrid, des milliers de manifestants se sont réunis  pour mobiliser l'opinion publique mondiale sur le problème du réchauffement climatique.

«Plus de 180 pays ont participé à cet événement, cette journée a reçu un accueil enthousiaste tout autour de la planète», a déclaré samedi, depuis une estrade à Times Square (centre de Manhattan) un orateur du mouvement 350.org, organisateur de la manifestation.

Le coup d'envoi de cette Journée mondiale pour le Climat a été donné à Sydney où plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés au port et sur la plage de Bondi.

Ils ont déployé des banderoles avec le nombre «350», allusion à la concentration de CO2 dans l'atmosphère: 350 parties par million (ppm), un chiffre à ne pas dépasser pour éviter un réchauffement climatique ingérable, disent certains scientifiques.

Des protestataires ont formé sur les marches de l'Opéra de Sydney le même nombre 350 avec leurs corps, tandis que les cloches de la cathédrale ont retenti 350 fois.

À Londres plus de 600 personnes se sont rassemblées aux abords de la Tamise pour former le chiffre 5. Une photo aérienne de ce rassemblement sera ajoutée aux autres rassemblements qui ont formé ailleurs dans le monde les chiffres «3» et «O» afin d'écrire le nombre 350, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'organisation «Campaign against Climate change».

À New York, une centaine de militants se sont rassemblés sous une pluie fine en brandissant des pancartes plastifiées sur lesquelles était inscrit le chiffre 350. Certains portaient des scaphandres «de survie», plusieurs écrans géants transmettaient des images du monde entier.

À Paris, les manifestants - deux cents personnes - ont choisi un autre symbole: ils ont fait sonner leurs téléphones portables et de gros réveils à 12H18 précises, pour faire référence au jour de clôture de la conférence sur le climat prévue à Copenhague du 7 au 18 décembre.

Les manifestants ont voulu ainsi «réveiller» les politiques, le président Nicolas Sarkozy en tête, afin qu'ils se préparent à cette conférence qui sera précédée d'un sommet européen les 29 et 30 octobre. «Nicolas, réveille-toi», pouvait-on lire sur une banderole.

La conférence de Copenhague, considérée comme cruciale, est destinée à établir un nouveau traité international sur le climat pour remplacer le Protocole de Kyoto qui expire en 2012.

Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen a déjà prévenu que les discussions sur le climat n'allaient pas assez vite pour qu'un accord international puisse être conclu à Copenhague.