Des victimes et parents de victimes des tueries de Polytechnique et Dawson demandent aux Canadiens de ne pas voter conservateur, lundi prochain. Ils conseillent de voter pour le Parti libéral ou le Bloc québécois. Quant au NPD, ils affirment ne pas avoir confiance en lui, à cause de son manque de fermeté face au registre des armes.

Six parents de victimes et blessés lors de fusillades ont demandé à rencontrer quelques journalistes, jeudi, dans la demeure de Suzanne Laplante-Edward et Jim Edward, les parents d'Anne-Marie Edward, une victime de la tuerie de l'École polytechnique en 1989.

C'est au bord des larmes, parfois, qu'ils ont montré la photo de leur fille ou de leur épouse morte par arme à feu lors de fusillades dans des institutions scolaires.

Ces parents et personnes blessées lors des tueries ont demandé à tous ceux qui ont à coeur la sécurité au pays de penser au registre des armes à feu, au moment de voter le 2 mai.

Ils ont invité les Canadiens à ne pas voter, surtout, pour les conservateurs, affirmant qu'ils voulaient «tuer le registre» des armes.

«Je trouve que cet homme fait peur», a lancé Jim Edward, en faisant référence au chef conservateur Stephen Harper.

Deux choix leur semblent bons: le Bloc et le Parti libéral (PLC), qui se sont battus pour le maintien du registre des armes à feu depuis le début.

Quant au NPD, ils se sont dits déçus de sa position sans ligne de parti sur le registre des armes. Lors du vote en Chambre, les députés néo-démocrates avaient voté à leur guise, alors que les libéraux et les bloquistes avaient voté à l'unanimité en faveur du maintien du registre.

Hayder Kadhim, un des blessés de la fusillade du Collège Dawson, s'est rappelé sa «grande déception» avec Jack Layton. Le chef néo-démocrate était venu à Dawson, lui avait serré la main et «nous avait rassuré qu'il allait tout faire pour s'opposer aux plans des conservateurs, donc pour avoir une position pour le maintien du registre. C'est ce qu'il m'a promis, c'est ce qu'il nous a promis à Dawson», se rappelle M. Kadhim avec amertume.

Or, aujourd'hui, il affirme qu' «à cause du manque de volonté du NPD», l'incertitude persiste. «On n'est pas rassuré avec les membres du NPD. Nous, en tant que gens qui sont pro-contrôle des armes à feu, on ne se sent pas en sécurité avec des gens du NPD dans le gouvernement. On préfère avoir des libéraux ou des gens du Bloc québécois pour être sûrs que le contrôle des armes à feu n'est pas susceptible d'être dilué.»