Des chefs autochtones d'à travers le Canada affirment que les nouvelles règles entourant le vote pourraient décourager des milliers d'autochtones à voter aux élections fédérales de mardi.

Ils affirment qu'une des nouvelles dispositions, qui demande aux électeurs de s'identifier à l'aide d'une preuve d'adresse, pose un problème pour certains autochtones. Plusieurs d'entres eux ne possèdent pas d'identification officielle du gouvernement ou une adresse complète, avec nom de rue et numéro.Le chef du grand conseil élu pour représenter les 42 Premières nations membres de la Nation Anishinabek, John Beaucage et l'Union des Indiens de l'Ontario, estiment que les nouvelles règles décourageront des autochtones à voter, au moment où ces votes pourraient faire pencher la balance dans une douzaine de circonscriptions.

«S'ils ne se sentent pas à l'aise avec ce qu'ils détiennent comme identification, ils n'iront pas voter», a affirmé John Beaucage. Selon lui, la participation électorale autochtone est très faible et tourne autour de 25 pour cent au mieux.

La loi électorale a été amendée, il y a près de deux ans, dans le but d'enrayer les fraudes. Mais plus d'un million de Canadiens vivant dans des régions rurales n'ont pas une adresse comportant un nom de rue et un numéro de maison. Certains Amérindiens n'ont comme adresse que le nom de leur réserve.

Le chef régional de l'Assemblée des premières nations, Bill Erasmus, croit pour sa part qu'il n'y a pas suffisamment de cas de fraudes pour justifier le sacrifice des centaines de votes autochtones.

Elections Canada affirme avoir travaillé avec les communautés autochtones afin de s'assurer qu'elles comprennent les nouveaux règlements.

«Si un autochtone ne possède pas d'identification ou de preuve d'adresse le jour du vote, il ou elle pourra demander au bureau du conseil de bande local de se porter garant», a affirmé le porte-parole d'Elections Canada, Serge Fleyfel.

Lors du vote par anticipation, Elections Canada n'a pas reçu de plaintes du public ou d'officiers au sujet des nouveaux règlements, a ajouté M. Fleyfel.

Certains affirment néanmoins que peu importe qui l'emporte mardi, ce dernier devra s'assurer que les règles seront à nouveau modifiées avant les prochaines élections.