Gilles Duceppe s'est arrêté à Val-d'Or ce matin, où se joue l'une des seules luttes à 4 du Québec. Le Bloc a repris cette circonscription aux libéraux en 2004, mais les appuis ont diminué entre les deux dernières élections. Si le NPD, avec un famélique 8% des votes, ne semblait pas pouvoir entamer la suprématie du Bloc, cette campagne pourrait être bien différente.

Non seulement le NPD a recruté un candidat vedette, Roméo Saganash, mais le candidat bloquiste Yvon Lévesque, a créé la polémique en affirmant que les électeurs ne voteraient pas pour lui parce qu'il est autochtone. «Je l'ai toujours dit on est Québécois, Québécoises sans exception, et il n'y a pas que nous au Québec, il y a dix autres premières nations M. Lévesque a admis cette erreur et s'est excusé, mais il a toujours travaillé auprès des gens d'ici», dit Gilles Duceppe.

Hasard ou coïncidence, c'est au Centre d'amitié autochtone que Gilles Duceppe a consacré sa visite à Val-d'Or, accueilli par Alexis Wawanoloath, ancien député péquiste. «Je ne fais pas ça par clientélisme», a-t-il dit, précisant que seul le Bloc défend, dans son programme, une aide aux centres autochtones de 20 millions$. «Nous travaillons au rapprochement de nos peuples respectifs, ce qui se fait au quotidien par exemple au centre universitaire de Val-d'Or», a-t-il ajouté.

Il faudra peut-être plus qu'une visite pour remobiliser l'électorat dans un comté marqué par le chômage et où l'opposition au registre des armes à feu est un argument de poids. «Le gouvernement, moi, j'y crois pas», nous a répété René, Cri et Algonquin. Si cet homme en chaise roulante a tendu la main à Gilles Duceppe, il n'a pas fait guère de mystère de sa désillusion face au politique, quand nous lui avons parlé, effet Saganash ou non.

Interrogé par les médias locaux sur la montréalisation grandissante du Bloc perçue par des électeurs, Gilles Duceppe a rétorqué qu'il visitait les régions de façon assidue. «Tout le monde vient de quelque part. Harper vient de Calgary, Layton de Toronto, Ignatieff de Toronto, puis moi je viens de Montréal. C'est quand même plus près.»

C'est en Abitibi aussi, où l'abstention bat des records, que Gilles Duceppe a lancé un appel au vote, alors que le vote par anticipation débute durant le congé pascal.

Avec la collaboration de Paul Journet