Stephen Harper a pris ses distances face à de nouvelles allégations concernant son ancien proche collaborateur Bruce Carson, mercredi.

Cette fois-ci, le premier ministre a dit ignorer si le commissaire de la GRC avait été impliqué dans les vérifications de sécurité de M. Carson, avant son embauche comme analyste politique en chef et conseiller en résolution de problèmes de M. Harper, en 2006.

Le bureau du premier ministre a demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) il y a quelques semaines d'ouvrir une enquête sur M. Carson à la suite d'un reportage du Réseau de télévision des peuples autochtones. Le reportage affirmait que M. Carson, âgé de 65 ans, avait peut-être effectué du lobbying illégal auprès du gouvernement fédéral au nom de l'entreprise où travaillait son amie de coeur, une ancienne escorte dans la jeune vingtaine.

M. Carson a fait de la prison et été radié du barreau de l'Ontario au début des années 1980 pour avoir fraudé des clients alors qu'il travaillait comme avocat. Plus tôt cette semaine, M. Harper s'est dit surpris d'apprendre que son ex-conseiller avait été condamné pour fraude à trois autres reprises, au début des années 1990.

Il affirme avoir divulgué toutes ces informations au moment de son embauche, ce qui contredit la position du chef conservateur.

Mardi, plusieurs médias ont rapporté que William Elliot, qui occupait en 2006 le poste de conseiller spécial en matière de renseignement et de sécurité nationale au bureau du Conseil privé, avait été impliqué dans les vérifications de sécurité de M. Carson.

Une telle situation pourrait placer le numéro un de la GRC en conflits d'intérêts.

Parlant sous le couvert de l'anonymat, un haut fonctionnaire responsable du renseignement au gouvernement a affirmé à la Presse canadienne que M. Elliot n'avait pas été impliqué dans ces vérifications.

Le greffier du Conseil privé de l'époque, Alex Himelfarb, a affirmé qu'ultimement, c'était lui en tant que patron du département qui était responsable de ces vérifications.

Stephen Harper s'est gardé de prendre une partie du blâme, lors d'un point de presse en banlieue de Toronto. Il n'a pas non plus voulu confirmer les dires de la source anonyme des services de renseignement canadiens, quant à l'implication du commissaire de la GRC dans le dossier.

«Les vérifications de sécurité sont faites par le bureau du Conseil privé. Elles sont faites indépendamment de mon bureau. Je ne sais pas qui les fait spécifiquement. C'est décidé de manière complètement indépendante de l'aile politique du gouvernement », a-t-il tranché.

Grande région de Toronto

Le chef conservateur est dans la banlieue de Toronto mercredi, où il courtise le vote des différentes communautés culturelles.

Au terme d'une visite d'usine à Markham en avant-midi, il a réitéré l'engagement de son parti d'aider les nouveaux arrivants qui souhaitent faire reconnaître leurs titres de compétence étrangers. Cette aide prendrait la forme d'un prêt, mais «les détails de ce programme doivent encore être déterminés», a indiqué M. Harper en point de presse.

Il y a présenté le choix qui s'offre aux Canadiens comme celui-ci: garder le cap avec son plan économique ou «dévier vers une coalition instable, aux taxes et aux impôts élevés et qui construit des arénas de hockey plutôt que de créer des emplois».

M. Harper visite aujourd'hui deux circonscriptions: Oak Ridges-Markham et Ajax-Pickering, que son parti a échappées de peu lors des dernières élections. Le candidat conservateur dans Ajax Pickering est l'ancien ambassadeur du Canada en Afghanistan, Chris Alexander. Il tente de ravir le siège de Mark Holland, un poids lourd libéral.