Le Parti conservateur a réussi le tour de force de décevoir le Conseil du patronat du Québec, en ne daignant pas répondre au questionnaire que le CPQ avait adressé aux quatre principaux partis politiques dans le cadre de la présente campagne électorale.

Même le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique, qui ont des positions souvent à l'opposé de celles prônées par le Conseil du patronat, ont pris la peine de répondre aux questions qui leur avaient été soumises, a souligné en entrevue le président du CPQ, Michel Kelly-Gagnon.

 

En ne répondant pas, le Parti conservateur s'est nui, face à des entreprises qui auraient sans doute apprécié la teneur de ses réponses, a noté M. Kelly-Gagnon.

«On est déçu. C'est d'autant plus dommage pour eux que moi je sais que, pour l'essentiel, les réponses qu'ils auraient données auraient été les réponses qu'on aurait aimées. Mais parce qu'ils ne l'ont pas fait, par 'fairness' pour les autres qui se sont donné la peine de répondre, on est obligé de leur mettre zéro», a conclu M. Kelly-Gagnon.

«On a pris la peine d'être court, d'être concis. Ils auraient pu nous répondre ça en 15 minutes et ils se seraient évité un genre de critique que je suis obligé de faire», blâme le porte-parole du patronat québécois.

Il attribue cette attitude à une désorganisation du Parti conservateur ou à une incompréhension de l'importance de répondre à ces questions.

Le silence du Parti conservateur a eu pour effet de faire bien paraître le Parti libéral du Canada, souligne M. Kelly-Gagnon.

Le Parti libéral obtient de bonnes notes pour sa position sur les cotisations à l'assurance-emploi et pour sa volonté de réduire les impôts.

Le CPQ reste toutefois sur son appétit face à ce qu'il perçoit comme un manque d'ardeur du PLC à vouloir contrôler les dépenses gouvernementales, ce qui est le point le plus important, aux yeux du CPQ.

«Il y en a deux dont les positionnements ne sont pas ceux que nous, on veut. Il y en a un qui, sur deux des trois grandes questions, prend des positions qui nous sont souhaitables. Et l'autre, on est obligé de marquer 'absent au test'. L'étudiant qui est absent au test, il aurait peut-être eu des bonnes notes s'il avait été là, mais s'il n'est pas là, il n'a pas la note de passage», conclut M. Kelly-Gagnon.

En matière de contrôle des dépenses, le CPQ aurait souhaité non pas une réduction des dépenses gouvernementales, mais une croissance limitée à la croissance générale de l'économie. Le Parti libéral le laisse sur sa faim dans ce dossier, parce qu'il s'engage à contrôler les dépenses, mais sans «fixer d'objectifs chiffrés».