(Québec) Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est « énormément » préoccupé par les chiffres révélés mardi par La Presse, qui a dévoilé que près de 10 % des jeunes du Québec n’étaient pas sur les bancs d’école au début d’avril, un taux d’absentéisme presque aussi élevé qu’en pleine pandémie.

« Ça me préoccupe énormément. […] Si les parents ont de la difficulté avec un enfant, je les invite à aller chercher de l’aide. Dans certains cas, il faut se tourner vers les services sociaux », a dit M. Drainville lors d’une mêlée de presse au parlement.

Les raisons qui expliquent les absences répétées d’un élève à l’école sont multiples. Désengagement envers sa scolarité, anxiété, mais aussi parfois des voyages organisés par la famille pendant que l’école est ouverte.

Depuis la pandémie, l’assiduité est un réel problème, a témoigné une enseignante d’une école primaire de Montréal à La Presse. Elle a vu passer des élèves qui ne viennent à l’école que quatre jours par semaine, voire trois.

« C’est l’enfer. J’ai une élève qui est arrivée au mois d’octobre », a-t-elle dit, ajoutant qu’elle avait déjà vu un enfant qui avait de grandes difficultés d’apprentissage manquer des jours de classe pour aller dans le Sud avec sa famille.

Sur ce dernier point, le ministre de l’Éducation a envoyé un message aux parents.

Quand l’école est ouverte, il faut que la priorité soit l’école.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

« Une fois qu’on a appelé les parents et qu’on leur a demandé qu’est-ce qui se passe avec votre enfant, à ce moment-là, c’est aux parents de […] prendre le relais. C’est un travail d’équipe entre l’école et les parents pour s’assurer que nos enfants soient les plus assidus possible à l’école », a ajouté M. Drainville.

Le ministre s’est ensuite défendu de vouloir « pelleter dans la cour des parents » l’enjeu de l’absentéisme. Il a rappelé les initiatives mises en place par le gouvernement pour rendre l’école encore plus attrayante, notamment en investissant pour combattre l’intimidation, en rénovant et en construisant des écoles, mais aussi en augmentant les programmes pédagogiques particuliers.

« Les premiers éducateurs, ce sont les parents. Et là, je n’essaie pas de pelleter dans la cour des parents, mais c’est un fait. C’est factuel. Les parents ont un rôle à jouer très important. Il faut que l’école et les parents travaillent ensemble et si les parents n’y arrivent pas, je les invite à aller chercher de l’aide », a-t-il dit.

Avec Marie-Eve Morasse, La Presse

Lisez l’article de La Presse