(Québec) Le ministre Bernard Drainville se dit « très satisfait » des services pédagogiques supplémentaires qui sont mis en place par les écoles dans le cadre de son plan de rattrapage, en réponse aux jours scolaires manqués lors de la grève en éducation. En tutorat, a-t-il donné en exemple, le nombre d’élèves qui recevront des services aura doublé comparativement à la dernière année scolaire.

Dans une mêlée de presse au parlement, mardi, le ministre de l’Éducation a donné un premier bilan des interventions qui seront réalisées au cours des prochains mois afin de soutenir pédagogiquement les élèves qui ont le plus souffert de la fermeture des classes, en novembre et en décembre derniers. Le gouvernement a annoncé en janvier la somme de 300 millions pour soutenir le plan de rattrapage.

Dans le réseau public préscolaire, primaire, secondaire, à la formation générale des adultes et à la formation professionnelle, « c’est plus de 500 000 interventions qui seront faites et qui viendront en aide aux élèves », explique M. Drainville.

Selon les données transmises par les centres de services scolaires et les commissions scolaires au ministère de l’Éducation :

  • 145 540 élèves recevront des services de tutorat dans 2501 écoles par 23 302 intervenants ;
  • 215 013 élèves recevront des services de soutien pédagogique dans 2010 écoles par 18 805 intervenants ;
  • 76 016 élèves à besoins particuliers recevront des activités éducatives spécialisées dans 1639 écoles par 9215 intervenants ;
  • 24 514 élèves immigrants ou allophones recevront des services de soutien à l’apprentissage du français dans 1036 écoles par 3306 intervenants ;
  • 11 863 élèves participeront à des activités de rattrapage offertes dans 473 écoles pendant la semaine de relâche par 2351 intervenants ;
  • 28 578 élèves participeront à d’autres mesures dans 682 écoles avec 4258 intervenants.

« Jusqu’à maintenant, ça va bien. On est honnêtement très satisfaits de la réponse. Le plan fonctionne. […] On a quand même une très bonne réponse. Les réactions que nous avons ne sont pas unanimement positives, mais très majoritairement positives », a dit M. Drainville.

Des chiffres à nuancer

Le ministre de l’Éducation a toutefois nuancé ces chiffres, précisant qu’un même élève pourrait être comptabilisé à la fois en tutorat et en soutien pédagogique, par exemple. Pour cette raison, il n’est pas possible d’additionner le nombre d’élèves par catégorie pour en faire un total.

En matière de tutorat, les 145 540 élèves qui recevront des services cette année s’ajoutent à ceux qui en avaient déjà avant la grève en éducation. Pour l’année scolaire 2022-2023, ils étaient près de 120 000. Le nombre d’élèves tutorés aura donc doublé, affirme le cabinet du ministre Drainville.

Par ailleurs, questionné pour savoir si tous les élèves qui ont des besoins pédagogiques en lien avec les retards accumulés pendant la grève recevront des services, M. Drainville a affirmé que c’est aux enseignants et aux écoles de répondre à cette question. Pour sa part, a-t-il dit, les moyens financiers pour répondre à la demande sont sur la table.

Le ministre a ensuite pressé les parents qui s’inquiètent pour leur enfant, s’il ne reçoit pas d’aide particulière, de s’adresser à son enseignant ou à son école pour en obtenir.

Les « échos sont bons »

Chez les représentants des parents, on dit aussi que les « échos sont bons ».

« Les mauvais commentaires viennent surtout de l’incompréhension que les mesures soient ciblées », explique Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec.

Il s’agit d’un plan qui doit s’étendre jusqu’à la fin de l’année, rappelle-t-il, invitant lui aussi les parents à contacter l’école de leur enfant si nécessaire.

À la Fédération des comités de parents du Québec, on indique qu’on ne relève pas jusqu’ici de grandes insatisfactions par rapport à ce plan de rattrapage.

Avec Marie-Eve Morasse, La Presse

L’histoire jusqu’ici

Novembre et décembre 2023

Les élèves du Québec ont manqué plus de cinq semaines d’école (pour ceux qui étudiaient dans les écoles affiliées à la FAE) dans le cadre d’une grève historique en éducation.

Janvier 2024

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé un plan national de rattrapage, au coût de 300 millions, pour soutenir les élèves ayant accumulé des retards importants, grâce à du soutien pédagogique, de l’aide aux devoirs et du tutorat.

Février 2024

Après avoir évalué les besoins de leurs élèves, les écoles et les centres de services scolaires ont transmis à Québec les données permettant de mesurer comment le plan de rattrapage se déploiera dans le réseau.