(Montréal) Imitant McGill, l’Université Concordia a annoncé vendredi qu’elle offrira dès l’automne prochain un soutien financier pouvant atteindre 4000 $ pour les nouveaux étudiants de premier cycle provenant d’autres provinces.

Dans un communiqué publié vendredi, l’université montréalaise affirme qu’elle lance ce nouveau programme de bourses pour répondre à l’augmentation des droits de scolarité de 3000 $ imposée par le gouvernement du Québec pour les étudiants de l’extérieur de la province, qui pourraient ainsi être dissuadés de venir étudier à Montréal.

Concordia affirme que les étudiants seront automatiquement pris en compte pour la bourse, qui sera renouvelable pour la durée de leurs études de premier cycle, à condition qu’ils maintiennent leur niveau académique. La valeur de la bourse dépendra toutefois de la note moyenne des étudiants au moment de leur admission à Concordia ; cette somme pourrait aller de 1500 $ pour un B- à 4000 $ pour un A+.

L’Université a également annoncé vendredi une nouvelle bourse, ponctuelle, de 2000 $ pour les étudiants de premier cycle qui quittent une université d’une autre province pour venir étudier à Montréal.

« Nous voulons nous assurer que Concordia continue d’être la destination privilégiée des étudiants francophones et anglophones d’ailleurs au Canada », a expliqué le recteur et vice-chancelier de l’université, Graham Carr, dans le communiqué.

L’annonce de Concordia fait suite à une offre semblable de McGill, annoncée mardi. L’autre université anglophone montréalaise commencera l’an prochain à remettre une bourse de 3000 $, dans la plupart des départements, aux étudiants de premier cycle qui proviennent d’autres provinces.

McGill craint de connaître une baisse des inscriptions en raison de l’augmentation des droits de scolarité imposée par Québec. L’Université a envoyé jeudi un courriel à ses anciens élèves pour solliciter leurs dons afin de faire face à cette hausse.

Le gouvernement de François Legault a annoncé en octobre que les étudiants canadiens qui entameront leurs études en anglais au Québec en septembre 2024 paieront l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement, soit 17 000 $ par année, plutôt que 9000 $. Deux mois plus tard, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a toutefois ramené cette hausse de 17 000 $ à 12 000 $.

Les nouveaux droits de scolarité de 12 000 $ pour les étudiants canadiens hors Québec devraient entrer en vigueur à l’automne 2024, sauf pour l’Université Bishop’s, à Sherbrooke, la seule université anglophone québécoise à l’extérieur de Montréal.

La ministre Déry exige aussi de McGill et Concordia qu’à partir de 2025, 80 % des nouveaux inscrits dans un programme d’études en anglais atteignent à l’oral, au terme de leur premier cycle, le « niveau 5 » à l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français.

Le gouvernement Legault souhaite par ces mesures freiner l’anglicisation du centre-ville de Montréal et corriger le déséquilibre dans le financement des universités anglophones et francophones. La hausse des droits de scolarité servirait ainsi à financer davantage le réseau francophone.