Le ton monte entre Québec et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui s’accusent mutuellement d’être inflexibles. Après huit jours de grève, une entente négociée semblait, lundi, hors de portée à court terme.

Plusieurs centaines de profs syndiqués de la FAE se sont réunis au centre-ville de Montréal pour une marche. La présidente de ce syndicat, Mélanie Hubert, ne devait pas s’adresser aux médias, mais les commentaires émanant du cabinet de Sonia LeBel quelques heures plus tôt ont changé les plans.

Samedi, une contre-offre syndicale a été déposée à Québec et la FAE disait la veille qu’elle « visait un règlement ».

Or, au cabinet de la présidente du Conseil du trésor, on estime que « le syndicat reste sur ses positions et n’a rien mis dans sa contre-offre concernant la souplesse ».

« J’invite le gouvernement à cesser ses interventions sur la place publique, à revenir aux tables et à avoir les conversations qu’ils veulent avoir », a rétorqué Mélanie Hubert. Elle estime que la sortie de Québec est « nuisible à ce qui se passe aux tables de négociations » et que « ce sera difficile de parvenir à une entente prochainement ».

« Je continue à penser qu’une entente est possible, mais ça n’a pas été la fin de semaine de rêve qu’on avait imaginée et il va falloir continuer à travailler », a-t-elle ajouté. Des négociations ont eu lieu samedi et dimanche, et se poursuivent ce lundi.

Au cabinet de Sonia LeBel, on dit que « des ouvertures importantes ont été faites sur plusieurs enjeux prioritaires pour le syndicat, comme l’autonomie professionnelle et la composition de la classe ».

« Le gouvernement est prêt à aller plus loin en échange d’ouverture sur l’organisation du travail », ajoute-t-on.

La FAE dit avoir fait des concessions sur la création de nouveaux postes et sur la formation professionnelle, notamment.

« C’est assez particulier, cette négociation, parce que chaque fois qu’on n’est pas prêts à acheter telle quelle une proposition, on se fait dire qu’on est fermés », a déclaré Mme Hubert.

Les 66 500 enseignantes de la FAE sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre. La présidente de la FAE estime qu’une entente d’ici Noël avec Québec est « non seulement possible, mais nécessaire ».

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Les 66 500 enseignantes de la FAE sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre.

« Ça ne rend service à personne de faire perdurer le conflit », dit Mme Hubert.

La manifestation organisée lundi par le syndicat se veut féministe et se déroule dans le cadre des « 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes ». Les trois quarts des membres de la FAE sont des femmes.

Avec Hugo Pilon-Larose