Après une dégringolade marquée des taux de réussite en français observée l’an dernier, les élèves ont réussi en plus grand nombre aux examens du Ministère de juin dernier. C’est aussi le cas en sciences et en mathématiques.

Ce qu’il faut savoir

Les résultats aux épreuves du Ministère de juin 2023 montrent que le taux de réussite est plus élevé que l’an dernier dans presque toutes les matières évaluées.

Les résultats en français étaient particulièrement attendus : l’an dernier, on avait vu une forte hausse du taux d’échec.

L’année scolaire en cours marque un retour à la normale après le régime allégé des dernières années. Les examens de juin 2024 compteront pour jusqu’à 50 % de la note au bulletin.

Le ministère de l’Éducation a fourni ces données à La Presse, vendredi.

En français, les élèves de 5e secondaire ont réussi dans une proportion de 74,8 % l’examen de production écrite du Ministère de juin dernier, une hausse de cinq points de pourcentage par rapport à 2022 (69,8 %).

C’est toutefois inférieur aux résultats d’avant la pandémie. En juin 2019, le taux de réussite à cette épreuve de fin de parcours était de 78,9 %.

« Il y a une remontée. L’an dernier, on était vraiment inquiets [que les résultats] continuent à baisser », rappelle Nicole Monney, professeure du département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

En janvier dernier, des chiffres obtenus par La Presse avaient démontré que le taux d’échec était en forte hausse en français écrit chez les jeunes du secondaire. Dans certains centres de services scolaires, près de la moitié des élèves avaient échoué à cet examen.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville s’était alors dit « préoccupé » par les résultats à la baisse. Il a depuis annoncé qu’il souhaitait renouveler le programme de français au primaire et au secondaire d’ici la rentrée 2025.

Taux de réussite à la hausse dans d’autres matières

En science et technologie, la hausse du taux de réussite à l’examen du Ministère est marquée. En 2022, 75,6 % des élèves avaient obtenu la note de passage à l’examen. Ils sont 82,2 % à avoir réussi l’épreuve de juin dernier.

Pour Nicole Monney, les écoles ont réussi à reprendre le « gros écart » vécu pendant la pandémie. « C’est une bonne nouvelle », dit la professeure de l’UQAC.

Elle estime, après deux années de résultats que l’on pourrait dire « normaux », que « l’école a réussi à remonter la pente ».

Les élèves ont aussi réussi les épreuves ministérielles en plus grande proportion en anglais. En mathématiques, selon le cours choisi, les taux de réussite ont parfois légèrement baissé, mais se rapprochent, de manière générale, de ce qu’ils étaient avant la pandémie.

Un retour à une plus forte pondération

En 2020 et 2021, les épreuves uniques du Ministère ont été annulées à cause de la crise de la COVID-19.

L’année scolaire en cours marque donc officiellement la fin des années « allégées » pour les élèves. Les examens du Ministère qui auront lieu en juin prochain vaudront jusqu’à 50 % de la note du bulletin pour les élèves de 4e et 5e secondaire.

En ajoutant un « petit facteur motivation », vu la haute pondération, les résultats seront peut-être encore plus élevés l’an prochain, dit Nicole Monney.

Le ministère de l’Éducation a aussi fourni à La Presse le taux de réussite aux cours qui comprennent des épreuves obligatoires. Ils sont à l’image de ce qu’on peut voir aux examens : en hausse.

En français, par exemple, le taux de réussite des élèves l’an dernier était de 89 %. C’est 85 % des élèves qui ont réussi leur cours d’histoire du Québec et du Canada.

Il est néanmoins plus révélateur d’observer les résultats des épreuves uniques, note la professeure Nicole Monney.

« C’est ce qui est plus stable d’une année à l’autre. Quand on prend le taux de réussite avec l’enseignement qui a été fait en classe, ça peut être très variable d’une année à l’autre. L’épreuve unique ne bouge pas beaucoup, c’est plus facile à comparer », explique Mme Monney.