La multiplication des programmes particuliers dans les écoles secondaires est la clé pour que certaines écoles publiques de quartier deviennent plus « attrayantes », estime Bernard Drainville, qui encourage les parents à « pousser » pour que leur école de quartier en instaure.

Le ministre de l’Éducation réagissait à un article de La Presse publié mardi, qui révélait que dans certaines écoles secondaires publiques de Montréal, moins de la moitié des élèves inscrits proviennent du quartier où est située l’école.

Le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) souhaite endiguer le « magasinage » qui fait que de nombreux élèves boudent l’école secondaire la plus près de chez eux.

« Ce que ça me dit, c’est qu’il faut augmenter le nombre de projets particuliers dans les écoles secondaires publiques du Québec. C’est une orientation gouvernementale claire », a réitéré Bernard Drainville.

Le ministre dit qu’il « encourage les parents à pousser pour qu’il y ait des projets particuliers dans leurs écoles ». C’est au conseil d’établissement de chaque école secondaire publique de décider quels programmes sont offerts.

Québec a fait passer cette année de 200 $ à 300 $ le montant qu’il finance pour la participation des élèves à un programme particulier. Bernard Drainville affirme qu’en conséquence, deux élèves sur trois qui sont actuellement dans des projets particuliers au Québec ne paient pas de frais.

« Comment on fait pour vous multiplier ? »

Bernard Drainville et François Legault étaient de passage mardi matin à la nouvelle école Irénée-Lussier, qui accueille à Montréal des élèves qui ont une déficience intellectuelle avec un trouble du spectre de l’autisme.

Ils ont été accueillis par des syndiqués du front commun intersyndical et de l’Alliance des professeurs qui manifestaient dans le cadre du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Manifestants devant l’école Irénée-Lussier

« Comment on fait pour vous multiplier ? », a d’ailleurs demandé le premier ministre François Legault à des psychoéducatrices et des ergothérapeutes de cette école spécialisée.

Dans les écoles du CSSDM comme ailleurs dans la province, la pénurie se fait sentir chez les enseignants, mais aussi chez les professionnels qui sont chargés d’accompagner les élèves.

Tant François Legault que Bernard Drainville ont dit miser sur le projet d’aides à la classe, « un investissement de plusieurs centaines de millions par année », pour améliorer les conditions de travail des enseignants.

« Ça nous permettrait d’ajouter un deuxième adulte dans la classe qui viendrait prêter main-forte aux enseignantes et aux enseignants. C’est une manière très concrète de les valoriser, de leur apporter de l’aide, notamment dans les classes où il y a beaucoup d’élèves à besoins particuliers », a déclaré le ministre Drainville.