« C’était bien, mais toujours trop court ! » L’été a filé et des milliers d’élèves reprennent ce lundi le chemin des classes. Une année scolaire qui pourrait être marquée par des moyens de pression des enseignants.

Devant l’école Sainte-Cécile, dans le quartier Villeray, parents et enfants se retrouvaient dans la bonne humeur.

Marie-Noëlle Prestat et Julien Giraux accompagnaient leur fille Anna, 6 ans, qui entre en 1re année.

Ils ont vu les manchettes qui font état de la pénurie de profs, mais l’école Sainte-Cécile a de la chance, tous les postes sont comblés. « On a reçu un courriel de l’enseignante, donc on est rassurés », a dit M. Giraux.

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La directrice générale du centre de services scolaire de Montréal assurait elle aussi que tout se passe « très bien » dans le recrutement.

« Il nous reste encore quelques postes à combler : 97 % au primaire, c’est fini, pour l’ensemble des postes c’est 95 % environ », a expliqué Isabelle Gélinas.

Elle estime que dans son CSS, « ça s’est amélioré par rapport à l’an passé », vu les 4000 élèves qui se sont ajoutés en un an.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

L’enseignante de 1re année Mélanie George rassure un de ses élèves

La présidente de l’Alliance des professeurs de Montréal brossait un portrait différent.

« La réalité, c’est que beaucoup de profs vont porter l’école à bout de bras. On sait qu’il manque encore certains profs. Le problème, c’est qu’on a des profs qui entrent, et on en a qui sortent en même temps », dit Catherine Beauvais-St-Pierre, qui évoque des démissions et départs en congé de maladie.

Les négociations des enseignants avec Québec pourraient se répercuter dans les classes au cours des prochaines semaines.

« Il va y avoir certains moyens de pression », dit la présidente de l’Alliance, qui explique que les enseignants vont « recentrer le travail sur l’enseignement et possiblement tasser des choses qui sont moins essentielles ».

Par exemple ? Des activités parascolaires pourraient être annulées. « Ce n’est pas grand-chose en comparaison de ce qui manque au quotidien pour les élèves », dit Catherine Beauvais-St-Pierre.

Les membres de ce syndicat ont adopté un mandat de grève générale illimitée. À l’instar de tous les enseignants du Québec, leur convention collective est échue depuis mars.

Mère du petit Gustave, qui entamait lundi matin sa première année, Marie-Hélène Roch a déploré la « sous-valorisation de l’éducation aux yeux du gouvernement ».

Si les profs devaient en venir à des moyens de pression plus visibles, elle les soutiendrait « fortement », a-t-elle déclaré.