Vomissements, diarrhée, fièvre : une importante conférence informatique tenue à Montréal la semaine dernière laissera un goût amer à plusieurs dizaines de participants, qui sont tombés malades à la suite de l’évènement. Des sandwichs distribués le midi pourraient être à l’origine d’une intoxication alimentaire.

Environ 700 personnes se sont réunies à l’Université McGill du 5 au 9 juin pour assister à une conférence organisée par Info-Can, un organisme qui vise notamment à « favoriser l’excellence de la recherche et de l’enseignement supérieur en informatique au Canada ». On y a notamment discuté d’intelligence artificielle.

Depuis, plusieurs dizaines de personnes ont rapporté avoir été malades pendant ou après l’évènement, dit Dave Meger, professeur à l’École d’informatique de l’Université McGill et un des organisateurs de la conférence. Joint au téléphone lundi matin, il a lui-même affirmé avoir été « très malade » pendant quelques jours.

C’est comme une gastro, une intoxication alimentaire. Ça semble très répandu [parmi les participants].

Dave Meger, un des organisateurs de la conférence

Il hésite à s’avancer sur le nombre de personnes qui ont été malades et soupçonne que plusieurs n’aient pas pris la peine d’en informer son équipe. Certains participants ont toutefois écrit à l’organisation qu’elles se sont rendues aux urgences parce qu’elles étaient trop souffrantes.

Les sandwichs en cause ?

Face au nombre de gens qui ont signalé avoir été malades dans le cadre de la conférence, Dave Meger a écrit samedi à tous les participants pour appeler à la prudence, au cas où il s’agirait d’un virus transmissible.

« J’ai écrit aux gens de se laver les mains, de porter un masque, comme [les symptômes] ressemblent à ceux de la COVID-19, ou ce qui arrive parfois sur les bateaux de croisière avec les norovirus. »

Jusqu’ici, selon Dave Meger, aucun participant n’a rapporté avoir contaminé un de ses proches, ce qui lui donne à penser qu’il ne s’agit pas d’un tel virus.

Au banc des accusés, pour l’instant : les lunchs qui ont été servis toute la semaine. Les responsables des services alimentaires ont été avisés, dit Dave Meger, mais ont répondu qu’ils sont « certains » que le problème ne vient pas d’eux.

Qu’est-ce qui est en cause ? Il n’y a que des hypothèses, ajoute le professeur, et tout le monde a la sienne. Le sandwich au bœuf du mardi, celui à la dinde du jeudi ? Le saumon ?

Chose certaine, des gens ont dit être tombés malades dès l’ouverture de la conférence, jusqu’à la toute dernière journée.

Le professeur Meger dit que le service de l’inspection des aliments de la Ville de Montréal l’a contacté et a demandé aux participants qui ont des symptômes de les rapporter.

Au moment où ce texte était publié, la Ville de Montréal n’avait pas répondu à nos questions concernant l’enquête qu’aurait déclenchée le service d’inspection des aliments. Le service des communications de l’Université McGill n’a pas davantage été en mesure de répondre à nos questions, lundi.

Le porte-parole de la Direction régionale de santé publique de Montréal, Jean-Nicolas Aubé, s’est pour sa part étonné lundi de n’avoir reçu aucun signalement à ce sujet, tant des organisateurs de l’évènement que de la part des personnes affectées.

Il nous a renvoyé à l’Institut national de santé publique du Québec, dont le porte-parole Richard Daigle nous a répondu que puisque « l’incident s’est produit lors d’un évènement tenu à Montréal, normalement, cela relève de la santé publique régionale, surtout qu’on ne sait rien de la cause ».